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Sybille de Bollardière
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"Dors bien il faut que je te quitte" roman

3 Novembre 2010, 20:05pm

Publié par Sybille de Bollardiere

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Si vous n’avez pas encore lu le premier roman de Delphine Comby, vous allez le regretter. Pourquoi ? Parce que c’est un livre formidable (formidable est un mot qu’on n’emploie plus depuis trente ans, c’est totalement « vintage » et je suis donc fière de m’en servir aujourd’hui.) Tenez, j’ai encore la petite musique d’Alice, la narratrice, dans la tête, une musique douce-amère, grinçante, drôle aussi. « Dors bien il faut que je te quitte » est un roman de désamour-passion qui se lit à voix haute pour le plaisir des mots et dans lequel beaucoup de femmes vont se reconnaître. Parce qu’Alice petite fille, se sentait seule et mal aimée, elle parvient à nous faire rire de son enfance, de sa vie et surtout de ses amours bancales et fragiles avec un homme plein de charme mais mou du gland… Tout un poème l’amoureux ! Prestidigitateur de ses sentiments et de son temps, il organise ses entrées en scène et un peu moins bien ses sorties, mais Alice se réjouit tout en pleurant, moi non plus. Comment oublier cette langue savamment déjantée, subtile, cinglante, provocatrice mais toujours maîtrisée, qui nous promène tout au long du roman dans le désordre des sentiments ? L’histoire ? Vous la découvrirez ! De l’amour, sensuel, léger et attachant comme on en fait plus depuis longtemps. Dans les couloirs de Ginger, l’agence de publicité où travaille Alice, on croise une faune sur les dents et toujours les mêmes rengaines. Qu’importe à notre héroïne, insouciante et tragique, elle peaufine ses recettes amoureuses à l’huile d’olive. Mais tout cela est beaucoup plus grave qu’une simple histoire d’amour. On n’aime vraiment que ce qui vous a manqué, ce qui vous a fait défaut corps et âme alors, Alice sait de quoi elle parle. A l’instar les grandes amoureuses, elle sera impitoyable et généreuse, tout comme la langue de Delphine Comby. On appelle ça un style, moi j’appelle ça un bonheur de lecture et ce n’est pas si courant que cela pour que vous preniez le risque de vous en passez.  Alors, filez jusqu’à la librairie la plus proche !

Dors bien il faut que je te quitte de Delphine Comby - 350 pages - l’Editeur 

 19 €

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On l'appelle la Suisse normande...

1 Novembre 2010, 22:13pm

Publié par Sybille de Bollardiere

 

suisse-normande 1919

suisse-normande 1922

suisse-normande 1946

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C'était ce matin, juste un détour pour éviter la foule des retours en ce lundi de Toussaint. A Villedieu les Poêles j'ai quitté l'autoroute et filé vers l'est, droit sur cette mer de collines qui dévale depuis le Cotentin jusqu'aux confins de l'Orne. 

J'aurais pu rester quelque temps et j'y ai songé... Il y avait ce café, aussi peu suisse que le décor, la serveuse anglaise,  et l'iris bleu d'un passant. Il y avait la vallée de l'Orne sous la menace des pierres, la lumière, les promesses d'une saison. J'ai marché et répondu à un sourire avant de m'en retourner. Il y a toujours une route au fond d'un paysage, elle vous entraîne ailleurs vers un nouvel exil. Habiter les lieux demande de la patience et beaucoup d'obstination.
Photos extraites de l'album "Suisse normande" à voir ici  suisse-normande suisse-normande

 

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Marguerite Yourcenar, à propos de "l'oeuvre au noir"

1 Novembre 2010, 15:32pm

Publié par Sybille de Bollardiere

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Marguerite Yourcenar dans sa maison du Maine

1 Novembre 2010, 15:27pm

Publié par Sybille de Bollardiere

 

      « Nous étions d’accord presque sur tout. Nous avions tous deux la passion d’orner puis de dépouiller notre âme, d’éprouver notre esprit à toutes les pierres de touche. Elle inclinait à la philosophie épicurienne, ce lit étroit, mais propre, sur lequel j’ai étendu ma pensée. Le mystère des dieux, qui me hantait, ne l’inquiétait pas ; elle n’avait pas non plus mon goût passionné des corps. Elle était chaste par dégoût du facile, généreuse par décision plutôt que par nature, sagement méfiante, mais prête à tout accepter d’un ami, même ses inévitables erreurs. L’amitié était un choix où elle s’engageait tout entière ; elle s’y livrait absolument, et comme je ne l’ai fait qu’à l’amour. »

Marguerite Yourcenar

Les Mémoires d’Hadrien 

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