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Sybille de Bollardière
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Silences, poème

20 Avril 2023, 18:52pm

Publié par Sybille de Bollardière

Hendrik Nicolaas Werkman (1882, Leens, Province de Groningen - 1945, Allardsoog, Opsterland) peintre, graveur, imprimeur, illustrateur, photographe,

Hendrik Nicolaas Werkman (1882, Leens, Province de Groningen - 1945, Allardsoog, Opsterland) peintre, graveur, imprimeur, illustrateur, photographe,

Silences

Écrire dans l'interstice des jours
Dans le manque
De temps, de lui, de sa douceur
Ecrire dans un silence qui n'est pas protecteur
Mais au contraire plein d’abîme et d'absence,
Un silence entier comme un néant d'où le mot va surgir
Tatouer nos hémisphères avant de s'inscrire sur le papier
D'où vient-il ce mot comme une réponse
De quelles ténèbres intérieures où nous n'avons pas accès
Ecrire pour échapper à la simulation de soi
Au venin des ambitions
Comme à la rédemption de l'oubli
Ecrire pour ne pas sombrer et de ces années fragiles
Porter le moindre murmure, le moindre soupir

 

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Ailleurs poème

9 Avril 2023, 18:35pm

Publié par Sybille de Bollardière

Ailleurs

L’autre versant des nuits
Ses prairies de calcite, l'anémone versatile
Et le vol amnésique d'un Adonis bleu
Image revisitée de son battement d'ailes
Sur l'envers des sentiments
La nuit pour absoudre, acquitter, amnistier, distraire
Avant d’effacer la routine du chagrin
Et l’abomination de soi dans la salle de bain
Au matin, la voie est libre

 

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Une autre que soi, poème

7 Mars 2023, 19:05pm

Publié par Sybille de Bollardière

Tableau d'Hammershoï

Une autre que soi

Toutes les femmes connaissent l'avenir
Même si elles préfèrent l'oublier, se mentir
Avoir le dernier mot avant de reconnaître, les yeux fermés
dans l'intensité de l'étreinte et le décollement des chairs
la déchirure
 
Il y aura des retrouvailles car mêmes volages
les morts se reposent de leur ennui
et n'en finissent pas de revenir
Embusquées dans leurs souvenirs et lasses de l'hiver
Certaines femmes rêvent de la suite,
Renaître courtisane dans l'aventure d'un jour
Comme si un printemps pouvait encore les surprendre
D'autres racontent une histoire de regrets et de larmes
Et brodent la trame de l'attente avec du sang et des rêves
 
Les jours défilent avec leurs obsessions passagères
A peine une ombre qu'illumine le sacre de la mort
Et puis un jour, une brise d'été comme mille ans de sommeil
Et l'ancienne passion retourne à ses limbes
Sur le cœur à cœur silencieux de l'amour héroïque
Une aube de ciel se lève avec le rêve fou
D'être une autre que soi.
 
7 mars 2023

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L'amour en zone inondable 2023

1 Mars 2023, 11:10am

Publié par Sybille de Bollardière

L'AMOUR EN ZONE INONDABLE 2023

couverture Pierre-Elie Ferran

Nouvelle couverture mais surtout nouvelle version totalement revue de ce roman paru initialement en 2018.

Dans le décor impressionnant des falaises normandes, inspiration et passion amoureuse

Après une rupture sentimentale Blanche, auteure de plusieurs romans, s'installe en Normandie et s’isole pour écrire. En panne d’inspiration, elle surfe sur le net et fait la connaissance d’un certain Samuel, amoureux de la littérature et des femmes. Mais au pays des hautes falaises, Blanche va faire une troublante rencontre en la personne de Martin Hamel, un médecin au passé compromettant. Tout en enquêtant sur son passé, elle surveille la femme qu’il aime Lilli, la belle artiste peintre. Sur la côte, un étrange messager s’intéresse de près à l’auteure et à son livre : Julien, 20 ans, simple d’esprit, jardinier, homme à tout faire. Grâce à ses informations, Blanche se remet à écrire, emportée dans un récit qu'elle ne maîtrise plus et qui la confronte à ses propres démons. En explorant minutieusement le passé de la narratrice et de la mécanique implacable du récit l'auteure nous conduit dans des retranchements rarement explorés.

200 pages, La Passagère 2023  

broché 16 € - relié 19 €

Version numérique en ligne

Certains couples pour durer, ont besoin de vérité et d’authenticité. Celui de Blanche et Ferdinand se nourrissait de mensonges. Ferdinand mentait à Blanche et Blanche se mentait à elle-même, pimentait sa vie terne par l’écriture de fictions sentimentales qu’elle publiait chaque automne avec une régularité de métronome. (...) 

 

Dans sa chambre flotte une odeur particulière qui n’est pas celle des produits ménagers habituels. Ça sent le sel et la sueur aigre des blonds. Elle fait le tour de la pièce et découvre sur sa table, la signature de l’intrus, trois galets posés sur les derniers feuillets récemment imprimés. (...)  

 

Le plancher du couloir grince, Martin songe qu’il y a peut-être quinze ans qu’il n’est pas monté au second. C’était l’étage des grands-parents et des enfants, puis Martin est parti et ses grands-parents sont morts, Natalie a continué quelque temps de peindre la mer en bleu gris puis en gris jusqu’à ne plus différencier sur sa toile l’élément liquide et le ciel. Tout a été emporté dans l’uniformité grise d’une tempête de mars. Dans la grande chambre aux deux lits jumeaux, Martin remonte le temps. Il se revoit assis à la table en bois près de la fenêtre. Il y a un trieur et quelques enveloppes, un pot à crayon en porcelaine et un petit coquillage avec lequel il joue tout en recopiant sa dictée. Ils sont là autour de lui, ils le guettent et soufflent dans son dos une présence sans reproche. Des odeurs, des images : La Farandole et ses secrets, l’urine, la biscotte et les larmes d’enfant, le mauvais café en poudre, les draps à fleurs usés et doux, le fauteuil à bascule près du piano désaccordé. Et cette voix toujours, injonction véhémente de femme fatiguée, à bout, vénéneuse (...) 

 

Dès l’instant de sa rencontre avec Lilli, Martin sut qu’il allait l’aimer affreusement. Il ressentait déjà la douleur de cet amour fatal mais aussi la volupté de son propre abandon. Il lui semblait que toute sa vie passée n’avait été que le prélude de ce moment où le regard bleu de Lilli avait croisé le sien. Martin le raisonnable, Martin le tiède, tenait enfin son supplice, sa douleur. Il allait pouvoir expier, non seulement ses fautes anciennes, mais sa nature tout entière. En un regard Lilli le posséda intimement. Comment avait-il fait pour ne pas la rencontrer plus tôt ?" 

 

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