En marge 2
Ce matin de février figé par le gel sous le ciel bleu dur. Les lisières s'enflamment au premier soleil. Je regarde l'ensemble du paysage et chaque élément qui le compose pour prendre la mesure du temps écoulé depuis mon arrivée ici. Tellement reconnaissante à cette vallée de m'avoir accueillie et offert ces matins d'écriture...
La suite des pPetits carnets d'écriture en marge du roman
La langue d'écriture s'est appauvrie. Cryptée, ornée, elle ne dit plus rien d'autre que mon impossibilité.
Pour renaître, en repasser par l'exil – Exil intérieur – NON! Au contraire comme en frique se frotter à l'inconnu extérieur avant d'entamer le mille -feuilles d'écriture.
Si l'on savait ce qu'il y a sous le bitume... Les différentes couches, l'intensité de la compression... En revenir à la précision du langage pour éviter les idées de récupération.
Un parler pratique, efficace – impératif – de l'ordre - éducatif – solennel – assorti d'exemples de modèles – imagé mais peu imaginatif. Pour écrire, contrôler son corps, ses paroles, ses jeux, ses cheveux. Attacher, serrer, cerner le vide. Il faut aller vite.
Quand j'écris face au désordre familial, l'indigence intellectuelle, le souci du détail grand-maternel et les envolées lyriques du grand-père.
Je n'arrive pas à mourir de mon vivant alors je me résous à une œuvre posthume. Ce sont les autres que je tue pour continuer à vivre le quotidien ici. Allumer ma lampe tôt sur la ruelle après avoir ouvert les volets pour que sa lueur rouge éclaire la nuit ouvrière quand ils arrivent le matin.
Depuis qu'ils sont morts je suis devenue intouchable. Un corps en exil au delà de leur silence. Un corps en fuite, sans terre et sans alliance. Liée à eux, et de quelle façon... Par les mots ce cette langue qui n'appartient qu'à l'enfance.
Toute affaire cessante... Il est temps m'a dit un ami.
Ce n'est pas pour te blesser mais tu devrais t'y mettre m'a dit un autre... Dire mon pays de misère pour en libérer mes enfants.
Ce n'est pas encore pour aujourd'hui... à suivre