En marge 4
Les petits carnets, suite
L'imposture. Titres: Une vie ou deux. Une vie ou l'autre. Les mauvais sentiments. O Trieste. L'amour en Zone inondable.
Je suis Irène.
La mère et la fille, mêmes erreurs amoureuses, mêmes fascinations.
Je suis une réfugiée affective. Avec Miguel je suis un home, un moi brut qui se réveille, révèle.
Mon identité sera la fuite. J'ai vu Trieste comme un cul de sac. Venise de passage, Venise en transit.
J'aime ces villes qu'une rivière éventre et draîne jusqu'à la mer. Des villes comme des lèvres ouvertes sur le ciel des collines.
Dans la rue.
Petites fesses serrées sous l’imprimé de la robe, mollets droits flottants dans la jambe de cuir. Un parapluie comme un parapluie. Et toujours ce second qui casse l'élégance du premier et dénonce la femme qui travaille.
Souvenirs d'Irène
Elle faisait du thé à la femme de ménage et passait la paille de fer sur les planchers elle-même. «C'est mauvais pour vos intérieurs» disait-elle en refusant que nous prenions sa place.
Elle disait «la galette» pour évoquer la fortune, l'argent.
Les «étrangers». Il y avait une pièce pour ça au rez de chaussée, froide, sombre et impersonnelle. Nous n'y entrions que pour les recevoir.
Dans notre vie j'évitais de l'appeler Maman. Pour une obscure raison je me suis toujours sentie sa sœur plus que sa fille.
Les hommes, les règles. C'est le corps qui choisit d'accepter ou non. Mon corps acceptait un point c'est tout. Mon avenir c'est une maison et des hommes. Pas d'enfants. Un atelier. Un jardin.
à suivre