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Sybille de Bollardière
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Terre d'asile

28 Septembre 2010, 19:55pm

Publié par Sybille de Bollardiere

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Parc Monceau à Paris, le 27 septembre 2010

La terre d'asile, parfois rien qu'un reflet du ciel dans l'attente.

 

Louanges,

 

Ces collines aux reflets de nuages

Froissées par les vents

Teintées de vert ou de jaune

Selon les saisons africaines

Ces collines sans présage dans ma mémoire

Ne me rappellent aucun paysage

Mais ce poète tardif sous son faix de larmes

Ses prières d’églantiers, de rocs ou de source

Que l’on effeuille les nuits trop longues

Pour que manguier rime avec figuier

Non pour un retour au même

- Peut-on parler d’exil pour celle qui n’est ni d’ici ni d’ailleurs ? -

Il s’agit d’accords, de feintes, de jointures

Quand l’os se démaille

Du poème comme terre d’asile.

 

Extrait des poèmes du Djoué

 


 

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Couleurs d'automne ou la sagesse du poulpe

25 Septembre 2010, 10:06am

Publié par Sybille de Bollardiere

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Bleu

19 Septembre 2010, 19:20pm

Publié par Sybille de Bollardiere

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Le plus souvent on sait d’où vient la pluie, le vent l’annonce dans le frémissement des saules et la vallée se referme sur les nuages. Aujourd’hui pas une ombre, pas un souffle. Un matin rose et bleu s’est installé pour durer. Alors, j’ai reposé faux, cisailles et autres instruments de torture pour les buissons de ronces. Je suis allée guetter la lumière sur les cosmos, les lavaterres et autres sédums. Et puis il est venu, bleu, infiniment bleu comme le ciel de ce jour de septembre.

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En amour, peu me suffit beaucoup m'incommode

12 Septembre 2010, 09:33am

Publié par Sybille de Bollardiere

 

 

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- Tu as vu le temps ? Tu ne va tout de même pas rester toute la journée enfermée …

- Piotr, merci, mais pour moi l’été est fini.

- Qu’est ce qui ne va pas ? Yoshka te manquerait-il ?

- Euh non, pas vraiment … Tu sais en amour, peu me suffit et beaucoup m’incommode. Et c’est peut-être ça le début du problème, enfin si problème il y a… Yoshka ne me manque pas plus que les deux romans que je viens de terminer et que j’ai pourtant trouvé excellents.

- J’ai remarqué que tu lisais trop vite… Mais pour revenir à tes sentiments, je te trouve tout de même ingrate.

- Mon cher Piotr, notre ingratitude nous est indispensable, c’est notre sauf-conduit pour l’avenir. Sans elle, comment se remettre de toutes ces ruptures dont nos vies sont émaillées ? Finalement avec le temps, l’ingratitude nous offre l’oubli et cette merveilleuse indifférence qui vaut mille pardons.

 

Piotr ne répondit rien et reprit la lecture du Nouvel Obs. C’était hier en fin d’après-midi sur ma terrasse au Chesnay. Dans une atmosphère d’été et une douce chaleur nous devisions aigrement sur les absents. Car avec le temps, même le virtuel s’éloigne, s’absente et parfois définitivement. C’est inéluctable bien que cela reste invisible pour la plupart. Dans le silence assourdissant de son entre-soi, on prend congé de ses fantasmes et de ses chimères pour se réveiller léger certes, mais désemparé. « Me manquent ceux que je ne connais pas encore » me disait un ami très cher en me quittant un jour. Il était lui aussi d’essence volatile, peu enclin aux débordements affectifs, ce qui donnait beaucoup de prix à notre lien gémellaire.

 

Et maintenant il pleut une pluie d’été épaisse et molle. Dans le square, le feuillage gorgé d’eau a envahi l’espace. Un frisson de vent passe et le gris s’intensifie. Septembre s’installe en Ile de France, profond, soyeux, plein des promesses de l’automne. Finalement j’en avais assez de cet été qui n’en était pas un ; à tout prendre, je préfère les rudes saisons et leurs heures fécondes où, penchée sur le papier, j’écrirai jusqu’à plus soif.


 

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