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Sybille de Bollardière
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Intérieur

30 Avril 2011, 16:37pm

Publié par Sybille de Bollardiere

 

 

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Sur le bois blanc de la table desservie

La trace écrite d’hier

Plus loin encore

Les œuvres penchées d’un autre

Que l’on révèle à la mine de plomb

Comme les profils de médaille

Couchés sous le papier.

L’avenir c’est aussi 

La saveur d’un baiser futur

Que s’offre la caresse d’un doigt

Sur la bouche entrouverte

 

L’amour est anticipation et souvenir.

 


 

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Telle qu'elle était, gravide et nue

17 Avril 2011, 09:23am

Publié par Sybille de Bollardiere

 

Il pleut depuis des lunes

Invisible dans la nuit d’encre

Tout le continent défile

Contre ma barque délestée de ses rêves

Souillure des berges où l’ingérence des eaux emporte

Jardins - étoffes - nuages

Et des éclats d’îles dans la nuit

Comme des corps chavirés

Vers le sommeil du delta

 

Absence de signe autre

Que le bleu écaillé du ciel

Et le grand tourment du soleil

Dans l’enchevêtrement des pluies

 

Un feu dessine un temple

Dans les mailles d’une mangrove

Et je la vois Elle, dans le jeu des flammes

Telle qu’elle était

Avant que le monde ne l’habille

Remontant le Nil et les cataractes

Du Soudan aux vallées kenyanes

Telle qu’elle était, gravide et nue

Depuis les premières collines de l’Est

Jusqu’au commencement de l’eau.

 

L’altérée

Comme une stèle noire sur la rive

Tissant l’homme à venir

Avec du jonc de l’écume et du feu.

 

Plus bas au seuil de la nuit qui rougit l’échine des falaises

Le fleuve emporte son cri dans la plainte des rapides

Une nouvelle lune m’accompagne

Sur le miroir des eaux.

 

Extrait - L'altérée - Poèmes du Djoué


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Les livres ne sont pas des maisons closes

16 Avril 2011, 08:57am

Publié par Sybille de Bollardiere

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De certains livres, je garde en mémoire des phrases qui n’ont jamais été écrites. Fenêtres béante sur les mondes qu’ils ont découverts, ces livres là ferment la marche et portent en eux nos maux à venir. Nous les aimons en nous y égarant, aveugles, illuminés dans ces lieux hantés où nous guident nos propres ombres.


Quoi de mieux qu’une dérive d’écriture au gré des courants ? Lecture en marge du temps, écriture dans l’interstice, palpitante, troublée. L’auteur s’oublie entre deux pages et le lecteur le cherche en quatrième de couverture, qu’importe ! Les livres ne sont pas des maisons closes mais des chemins qui s’offrent en pâture, des plaies ouvertes sur des ciels livides.


Ils ont longue vie avant de disparaître sous nos yeux, cinq ans, dix ans, parfois toute une vie d’homme avant que leurs mots, par nous sucés, psalmodiés, les effacent et nous appartiennent. Mais on s’en tiendra là. Ecrire et lire sont des plaisirs dormants dont la nécessaire solitude interdit ou limite les débordements. 


Photo 045

Précédemment publié le 23 septembre 2010

 

 

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Terre d'écume

14 Avril 2011, 07:41am

Publié par Sybille de Bollardiere

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Ma terre d’écume

Exsangue au pied des falaises

Claquant des dents dans l’air acide

Mais irrémédiablement belle,

Invincible et tranchante

Comme l’arrête des mots

Et l’exigence des sentiments à venir

 


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