L'amour, le roman et l'origine du rêve
« Les amoureux sont seuls au monde parce que le monde est fait pour eux et par eux. » dit Sollers dans Trésor d’amour mais en écrivant cela, c’est surement aux rêveurs qu’il pense, à ceux qui même la nuit, ne cessent de tisser la toile de leurs jours, écrivant mot à mot dans le désordre onirique et pourtant précis des rêves, leur destination.
Certains, particulièrement nomades, se perdent en rêvant, oublieux de l’origine ; leur âme évadée erre sans fin d’une contrée à l’autre cherchant dans le récit la trace d’une vie antérieure. Il m’arrive de croire que la vie que je mène ici n’est que l’émanation d’un rêve entamé il a longtemps. Comme Yoshka, j’ai l’âme sibérienne, chaque roman m’entraine plus loin encore et parfois me rapproche sans que je saisisse pour autant notre très ancienne réalité échappée.
L’amour, l’amitié, vous offrent le privilège rare d’habiter quelque temps les rêves d’un autre.