Auteure. Romans, récits, poèmes. Atelier d'écriture, photos.
Ecrivaine intérieur cour
Ecrivaine, je n'aime pas ce mot mais ça lui va bien, c'est une femme et elle écrit, d'ailleurs elle aura peut-être un prix littéraire cette année. De là où je suis – devant une table de travail dans un appartement parisien – je ne vois que ses mains et leurs gestes définitifs dans le feuillage de sa « balconnière » probablement du persil ou du basilic. Il est huit heures et demi du matin, je l'imagine avec un petit déjeuner sans gluten et un smoothie à la chlorophylle. Pour moi ce sera café au lait, tartine et confiture de mûres. Une cour d'immeuble nous sépare et beaucoup d'autres choses qui n'intéressent que moi. On ne se connait pas, on s'est croisées et mon visage lui dirait surement quelque chose mais peut importe, je suis presqu'invisible plus bas, dans la partie sombre de la cour et de toute manière je ne suis que "de passage".
Ses mains sont longues, nerveuses, précises, elle arrache, coupe, taille. C'est une femme organisée, ça se voit. Elle se lève tôt, s'affaire devant les fenêtres. Le soir, sa silhouette traverse ce qui doit être un salon, nimbée d'une lumière rouge et pourtant froide.
En écriture aussi elle est bien organisée, je ne peux pas dire que j'aime ses livres mais « ça se tient », chapitres bien calibrés, petites phrases sèches. Elle découpe, répartit, cingle, dissèque. Elle doit bien faire la cuisine aussi.
Je la lis parfois, mais jamais d'une seule traite, le plus souvent par morceaux, des extraits que j’insère, partage. Je veux me faire ma petite idée. Cette année, elle aura sûrement un prix et c'est normal après tous ses livres, tout ce travail.
Un lac comme un calice offert aux dieux
Parmi les îles Féroé,Danemark, le somptueux lac Sørvágsvatn, lac situé dans la partie nord de l'île de Vágar.
L'Ecume bleue d’une vague En son crépuscule de larmes Comme un calice offert aux cieux Pour sceller nos égarements Se noyer d’étoiles Pour un reflet du ciel Quand la douleur nous livre Hébétés A ces plaines immenses Où rien ne commence Où rien ne finit Seule la violence nous délivre Et nous lie à la mer Ici Je suis devenue l’hôte Des songes de l’homme Poèmes épars 1980