A pierre fendre
Photo Sde B 2012
Il gèle à pierre fendre
Je n’ai jamais autant aimé l’hiver
il me faudrait l’éternité ici
et tous ceux que j’ai aimé jadis,
perdu, noyés dans les regrets
ou seulement disparus
Le temps d’aujourd’hui compte ses absents
ceux qui m’aimaient quand je n’étais qu’enfant
rêvant d’ici et d’ailleurs, avec eux plus tard, maintenant
Oui, l’éternité me l’offrirait
et je les imagine heureux un moment
un peu perdus souvent
et finalement déçus parce que je suis devenue
C’est ainsi, le temps se défait de nous
de nos vœux de plus tard, de maison, de feux, d’hiver
quand c’est maintenant et qu’ils ne sont plus là
dans ce bel aujourd’hui où seule, je pense aussi
à ceux qui grandissent et se passeront de mes rêves
et de l’hiver ici où je les aurais attendus
Mais bon, il neige
alors toi qui me lis, prends soin de toi, de l’hiver à ta porte
de ce feu que je devine et du temps qui nous reste
l’éternité n’est pas de bon augure
18 janvier 2013