Boréale
Ici bas l'ombre d'un siècle qui s’éloigne
Et sur les arbres couchés, la boue
Le sang caillé des nébuleuses
Reclus dans la noire harmonie du vide
Comme des bêtes ivrognes
Ignorantes et comblées
Nous invoquons l’avenir
Pour qu'un corps trop étroit
Triomphe de l'adversité
A celui qui passe en bleu du regard
Furtif et appuyé,
D'une main chassant l'ennui et ce qui s'ensuit
J'offrirai l'ailleurs qu'il réclame
Des sentiers de lune au milieu des empires
Et les sanglots des forêts près du Baïkal
Là-bas, l'enfance, comme une île engloutie
Livre nos morts à la dérive des courants
Dans la splendeur d'une danse boréale.