Pourquoi pas Karaganda ?
Photo Google earth "Tommy" août 2006
L’hémisphère nord. Voila, c’est certainement ça et peut-être même que l’ambiance délétère actuelle n’est dûe qu’à ce détail géographique aggravé par notre latitude exacte, 48° pour Paris et guère mieux pour moi, épinglée de surcroit par le méridien de Greenwich.
Comment vit-on ailleurs au plus près du 50 ème parallèle ? De Vancouver à Komsomolsk (Une ville située sur la rive gauche du fleuve Amour, sur le chemin de fer Baïkal Amour Magistral, à 348 km au nord de Khabarovsk, pour être précise) Nous sommes plus au nord que Vladivostok, Oulan Bator ou Québec, sur la ligne qui va de Winnipeg à Karaganda… Je ne sais pourquoi ce matin, mais j’ai envie de m’arrêter à Karaganda. Peut-être parce que l’automne vient de s’installer et que je n’ai pas encore trouvé le bon rythme pour le prochain roman. Je tâtonne, griffonne et vitupère alors qu' en écriture comme en amour le seul remède c'est la fuite... Pourquoi pas Karaganda ? Cette ville, c’est juste un cauchemar construit en 1934 au cœur des steppes du Kazakhstan, un goulag plat comme le dos de la main avec des records météorologiques qui vous sidèrerait un Laurent Romejko : -42,9 °C en décembre 1938 et + 40,2 °C août 2002. Sinon pour le tout venant : 137 jours de neige par an, 17 jours de blizzards et 3 tempêtes de sable annuelles. Nul doute que les « normales saisonnières » ne doivent pas être beaucoup plus clémentes.
Brutalement interpellée par cette ville inconnue au bout du 50 ème parallèle, je me demande quels sont les problèmes de leur rentrée à eux, les Karagandais. Ont-ils des terroristes nés karagandais ? Une crise économique ?Une rentrée littéraire ? A y regarder de plus près, ils l’ont eu leur événement littéraire, mais il y a bien longtemps: Alexandre Soljenitsyne, vécut en exil à Karaganda de 1953 à 1956. A part lui et quelques athlètes gonflés aux stéroïdes, ils ont eu aussi un président : Akhmad Kadyrov, président de la République de Tchétchénie de juin 2003 à octobre 2004, est né le 23 août 1951 à Karaganda. Et tiens, étrange : Aslan Maskhadov, l'un des leaders du mouvement séparatiste tchétchène, est né le 21 septembre 1951 à Chakaï, dans l'oblys de Karaganda… C’est pourtant une bonne année 51…
Côté patrimoine, sur Wikipédia on annonce : La Cathédrale Notre-Dame-de-Fatima de Karaganda, achevée en 2012, la Mosquée, l’Eglise orthodoxe et c’est tout... Ils restent quelques usines de charbon désafectées, de beaux bâtiments de l’ère soviétique, et surement cette nostalgie particulière que l’on ne rencontre qu’à l’Est. Ils ne vont pas être gênés par les écrivains et les touristes à Karaganda et c’est peut-être dommage. Au fond, je devrais en parler à Yoshka, ça pourrait nous motiver pour l'écriture…
Au-delà de Karaganda… Le kazakhstan : http://aboutkazakhstan.com/blog/category/photos/page/4/