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Sybille de Bollardière

L'orange de Mars 8 - Tout est lavable dans ma mémoire

, 18:58pm

th_fond.jpg « Tout est lavable dans ma mémoire » Savannah l'a écrit et on la croit aujourd'hui, avant veille de rencontre. Son poème est aussi virtuellement tendre qu'un avertissement.

 

De: Malcom à

Objet: Affichage

Date: lundi 17 mars 2003 19:43

 

A l’œil de Caïn, celui qui nous poursuit, voici quelques mots à afficher : « Parler dans sa voix demande une vie. Et l’on parle ensuite à voix basse. » (Jean Pénard)

Nous l’avons au bord des lèvres, mais nous ne le prenons pas. La scintillance de l’écran me rend papillon et je me cogne sans cesse. Je suis heureux de ce partage des instants intimes et cristallins. La justesse de ton laisse poindre l’émotion à chaque mot, j’ai aimé vous lire ce matin. Dans ces reflets qui ne sont pas encore nos vérités j’aperçois bien plus que la peur mais il me faut vous approcher enfin pour ancrer ce sentiment.

Si j’use, en autodidacte aussi, des tirets c’est pour donner aux phrases un caractère de frappe en continue et prononciation atonale. Les études ? Le métier d’homme au fil des jours.

Vos suspensions sont elles des ouvertures, des respirations ? L’émotion et l’hésitation ? Dois-je vous pardonner ? Je n’en ferai rien, il y a trop d’attentions inexplorées. Aujourd’hui est une épure de mots.

Très bonne soirée Savannah

Malcom 

 

De: Malcom à Savannah

Objet: miroir

Date: lundi 17 mars 2003 19:52

Savannah,

En sourire pour vous j'ai, avec conviction, convoqué un certain Monsieur Prévert :

Ceux qui crèvent d'ennui le dimanche après-midi

Parce qu'ils voient venir lundi

Et le mardi, et le mercredi, et le jeudi, et le vendredi

Et le samedi

Et le dimanche après-midi.

Sourire, donc, avec raison.

Malcom

 

De Savannah à Malcom

Objet: Re: Exode

Date: lundi 17 mars 2003 22:29

Bonsoir Malcom,

La guerre n'est pas encore là que j'affronte le pire des périls : l'exode familial. Mars est ainsi fait qu'il fragilise  dans ses promesses de printemps les esprits chagrins et me voici ce soir « envahie »... Je vis l'épouvante et vos mots viennent à point me libérer de ces fins de repas que j'exècre où l'on refait le monde et la famille telle qu'elle devrait être au milieu des reliefs d'un festin préparé à la-va-vite... La suspension chez moi fait office de respiration, je reprends mon souffle, c'est aussi mon échappée, je repousse mes limites, édifie des barrières pour maintenir l'émotion ou le sentiment  envahissant.

 C'est aussi donner à penser à l'autre. En face de vous j'aurais peut-être un regard, un silence, le menton appuyé sur la main, manière de dire et vous ? Qu'en pensez-vous ?  Ce n'est pas une soirée comme les autres un verre de chardonnay à la main (j'ai un faible pour les blancs)  je n'écoutais pas grand chose ce soir, j'organisais mentalement ma fuite vers l'ordinateur, je guettais ce moment béni où l'on retrouve son lit comme son domaine. Que c'est bon d'être fatiguée et de s'offrir le silence... Je prends un plaisir à vous lire qui m'inquiète un peu, que vais-je trouver à vous donner en pâture ce soir ?

Mais soyez en certain, je ne crève jamais d'ennui, ni dimanche ni lundi, je me contente de pester contre le temps qui me manque, qui va me manquer.

J'aimerais que l'on se voie jeudi, avant que la nuit ne vire au jaune. Sous ces ciels de Magritte que guettent les lampadaires.....

A demain Malcom,

 

Savannah

 

À suivre