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Sybille de Bollardière

chroniques

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Bonheur de lecture sous le ciel de mai

29 Mai 2011, 22:28pm

Publié par Sybille de Bollardiere

ecriture 2461

 

A la folle jeunesse, Ann Scott - Stock  150 pages 15 €

L'écrivain de la famille, Grégoire Delacourt - JC Lattès 265 pages 17€

Lettres à ses amis et quelques autres, Marguerite Yourcenar - Gallimard

650 pages

Cinq méditations sur la beauté, François Cheng - Le Livre de poche 5€

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Des volcans, des hommes, Yoshka et l'oubli

23 Mai 2011, 17:43pm

Publié par Sybille de Bollardiere

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En mai fais ce qu’il te plait… D’après certains, c’est surement plus facile à faire en Islande qu’à Damas ou à New-York. Depuis samedi, à peine remis de l’annonce des sévères turpitudes d’un « candidable », on suit le Grimsvötn à la trace en redoutant l'arrivée du nuage volcanique dans le ciel européen. Le Grimvötn impose sa nuit de plein jour à l'Islande et en Syrie le printemps arabe est en retard. ici les vignes fleurissent déjà et les cerises sont en avance. On attend la pluie et comme l'innocence, elle se fera attendre, trop longtemps pour en être. C'est l'époque qu'a choisi Yoshka pour déménager.

Depuis quelques temps il se disait trop malheureux pour écrire, aujourd’hui c’est le bonheur qui l’oppresse, cette lumière qui rentre par les fenêtres et illumine brusquement tous les détails de sa vie ordinaire l’a profondément déstabilisé. Il est pour ainsi dire, pétrifié de bonheur. Après avoir longtemps vécu à tous les vents dans une tour qui ne lui offrait qu’une vue parcimonieuse sur un septentrion glacé, le voici princièrement installé dans la blancheur de la cité. A celui qui a lu tous les livres et aimé toutes les femmes, le hasard vient d’offrir un balcon sur l’occident avec la vue sur les ciels couchants à venir. C’est presque trop, il n’y croyait plus et le voici inspectant l’horizon et ses cartons, passant de l’un à l’autre, rangeant les bibliothèques, archivant ses regrets sans autre projet que celui d’être là, sans un mot.

Le vent s’est levé, une brise tiède soulève la poussière et fatigue les grillons. Derrière les vitres surchauffées, les mouches agonisent pattes en l’air dans un « vibrillonnant » ballet. C’est la fin de l’après-midi, six heures sonnent au clocher. Ce soir il y aura surement des nouvelles à propos du nuage et des vents qui le poussent, on reparlera peut-être des révolutions qui tardent et d’autres révélations à venir et puis bientôt ce sera le silence. On oubliera comme on oublie déjà Fukushima, Sendaï et côte nord-est du Japon tout comme cet autre volcan l'Eyjafjöll qu'on avait tous appris à prononcer.

 « Quand le poisson est pris, on oublie la nasse. Quand  l'idée est transmisepeu importent les mots qui ont servi à la convoyer. » Zhuangzi

 

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Lectures et un certain Coq en velours...

11 Mai 2011, 09:31am

Publié par Sybille de Bollardiere

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Pas une ligne, non je n’écris plus. C’est une saison de lectures et de confitures, un printemps jardinier qui s’installe à l’ombre des cerisiers pour déguster les mots des autres et rêver du futur incertain des romans à venir. Grace au Prix Rive Gauche à Paris, je ne lis plus, je dévore : L’écrivain de la famille de Grégoire Delacourt, Pas son genre de Philippe Vilain, Dos à Dos de Sophie Bassignac, La poussette de Dominique de Rivaz, Les Champs de Paris de Yann Suty, L’autre fille d’Annie Ernaux… Et puis parce que c’est l’époque de mon anniversaire, on m’offre des livres : Alexandra David-Néel, Vie et Voyages de Joëlle Désiré-Marchand.

 

Alors le soir quand viennent les ombres sur la colline, je cherche des paysages, des mots à partager, une idée pour le dîner. Dans les cuisines aussi il y a des bibliothèques, la mienne est en désordre et les livres qui la composent en piteux état.  Grossièrement reliées, le plus souvent tâchées, les recettes sont conservées dans l’écriture originale de celles qui me les ont données. C’est très bien ainsi. Si vous  avez des difficultés à lire « Tiramisu » et « Coq en Velours », deux recettes de ma chère mère, vous m’écrirez. Un petit détail cependant : pour le coq en velours, je vous conseille une « petite » boite de concentré de tomate, au maximum deux cuiller à soupe.

 

Heureusement le gris s’annonce et avec lui Paris et ses entrailles laborieuses...

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Les livres ne sont pas des maisons closes

16 Avril 2011, 08:57am

Publié par Sybille de Bollardiere

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De certains livres, je garde en mémoire des phrases qui n’ont jamais été écrites. Fenêtres béante sur les mondes qu’ils ont découverts, ces livres là ferment la marche et portent en eux nos maux à venir. Nous les aimons en nous y égarant, aveugles, illuminés dans ces lieux hantés où nous guident nos propres ombres.


Quoi de mieux qu’une dérive d’écriture au gré des courants ? Lecture en marge du temps, écriture dans l’interstice, palpitante, troublée. L’auteur s’oublie entre deux pages et le lecteur le cherche en quatrième de couverture, qu’importe ! Les livres ne sont pas des maisons closes mais des chemins qui s’offrent en pâture, des plaies ouvertes sur des ciels livides.


Ils ont longue vie avant de disparaître sous nos yeux, cinq ans, dix ans, parfois toute une vie d’homme avant que leurs mots, par nous sucés, psalmodiés, les effacent et nous appartiennent. Mais on s’en tiendra là. Ecrire et lire sont des plaisirs dormants dont la nécessaire solitude interdit ou limite les débordements. 


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Précédemment publié le 23 septembre 2010

 

 

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