A l'encre des nuits...
S de B 2013
Je vous lis aujourd’hui, vous me lirez demain
Entre nous les soupirs d’un feu
l’acre goût du thé, de l’encre
quelques aveux et peut-être la neige...
Auteure. Romans, récits, poèmes. Atelier d'écriture, photos.
S de B 2013
Je vous lis aujourd’hui, vous me lirez demain
Entre nous les soupirs d’un feu
l’acre goût du thé, de l’encre
quelques aveux et peut-être la neige...
Au café le matin, au café le soir
Le matin
entre dix et une heure
tu seras,
pour qui veut te voir,
à ta place habituelle
au café du trottoir est
suivant du regard
les morts
qui passent
Et le soir
entre cinq et neuf heures
tu seras,
pour qui veut te voir,
air détaché,
écrasé
à ta place habituelle
au café du trottoir ouest
mire du regard
des vivants
qui passent.
Navire égaré, rivage abandonné
Étais-tu navire égaré
et moi rivage abandonné ?
Étais-je navire égaré
et toi rivage abandonné ?
Ou étions-nous tous deux
navires égarés
qui se croisèrent au large
d’une mer sans rivage ?
Aujourd’hui,
vagues giflant mon visage
et le giflant encore,
jamais plus
– je le sais –
rencontre n’adviendra
car nous sommes seulement
nous sommes depuis toujours
deux rivages
abandonnés.
Monzer Masri
poète et peintre syrien né en 1949 à Lattaquié
« Les gens de la côte » est paru en français aux éditions Alidadès en 2005.
C’est encore l’hiver là-haut sur les plateaux
où le sang jaune des sillons sèchent sous le vent des corbeaux
mais si peu ici,
dans les vallons où le temps s’enivre de bleu.
Alors pour oublier l’attente et le ciel froissé des pluies
je délaisse, papier, crayons, clavier et fiction
pour la lumière du lavoir et celle des chemins.
Une journée comme en repos de soi
avec des mots de tous les jours
de lisières, de bois, d’écorce ou de sable
des mots de rien, du quotidien, même pas d’amour
mais plus que ça et je le sais bien.