Mu-Ghindo
Dans le clapot des îles
Et sous la griffe des mangroves
Je t’ai cherché Toi, Mu-Ghindo,
La statue qui parlait à mes rêves
Je suis la fille des pilleurs d’Afrique
Et le pas des régiments marche sur mon cœur
J’épouse les guerres et les naufrages
La violence et l’oubli
Sous la tôle qui résonne en tam tam
Quand le soleil bat midi
J’épouse les cartes jaunies
Les villages anéantis et le recul des forêts
Pour un dieu minéral
Qui sème ses étoiles dans le grand marécage
Et nos gènes apatrides sur tous les continents
A cet autre, mon double
Qui attend et redoute le pire
J’offre ce partage des eaux
Et toutes les plaies de la terre
Où nous trouvions refuge
Enfants à jamais dans les limbes d’argile
Nous serons pilleurs d’étoiles un jour
Les poèmes du Djoué