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Sybille de Bollardière

Paris aujourd'hui, nos illusions tempérées

11 Avril 2012, 17:22pm

Publié par Sybille de Bollardiere

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Quand je pense à Paris, je dis « ma ville »

Et je sens le sol gronder dans mon sommeil

Ligne 13, Guy Moquet parfois

A la Périphérie de ce qui fut mon paradis

Autrefois oui,

Quand j’étais encore là et pas seulement de mémoire

Argentine et les cracheurs de feu

Le pendu de la rue des Acacias

En surimpression d’une saison hivernale

 

Paris aujourd’hui,

Avec nos illusions tempérées et démocratiques

« Ma ville » que j’habite en transparente, entre deux mots,

Des lits, des canapés, des envies, des dénis

J’en oublie le métro qui s’enfonce dans la sueur des banlieues

Argentine et Maillot entre deux contre allées

Je ne fais que passer

L’espoir aussi finit par lasser

D’un monde meilleur j’aurais aimé

J’aurais voulu savoir, expliquer, dire mais trop tard

Même de révolution me passe l’envie

Me reste la lèvre gercée des sables à marée basse

Le brouet des jours amers et sa trace

Dans son geste à lui que j’aurais aimé garder

Et maintenant le chemin s’écrit sans écho

Mais quelle importance

Au meilleur de l’été, il m’a toujours manqué

 

Ce soir, loin de « Paris-ma ville »

J’ai croisé mes compagnes d’herbages en route pour nulle part

Elles beuglaient d’amertume à l’adresse d’un ciel innocent et bleu

Même les poètes sont carnassiers et réduisent leur cœur à la merci des mots