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Sybille de Bollardière

extraits - romans

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L'avis des lecteurs

10 Novembre 2017, 10:14am

Publié par Sybille de Bollardiere

Une femme d'argile

 

J’ai terminé ton roman, l'ai lu comme on lit un polar passionnant (ah, me disais-je, cette femme léopard, va-t-on la découvrir ?).
oui, la construction est sérieuse, précise: tu ne nous perds jamais entre l'Afrique et l'Europe. Les hommes sont des archétypes qui meurent, les femmes prennent les armes, n'ont pas le temps dans la tourmente de pleurer leurs hommes; l'enfant Marco et l'hippopotame; les objets transportés à l'autre bout du monde et que finalement Julia abandonnera pour le seul goût indicible du miel.


Tu as écrit un château fort, le prochain se souciera-t-il moins des arcs-boutants ? J'espère ton livre en de bonnes mains nombreuses et t'embrasse bien.

Emmanuelle G. (Comédienne)

 

J'ai lu en revenant à pied chez moi les 90 premières pages de ton livre (j'aime bien lire en marchant dans Paris), franchement, j'ai trouvé ça vraiment agréable, super bien construit, du Simenon "au féminin" (dans le type d'intrigue), et possiblement je trouve un livre populaire... la construction est assez subtile, en tout cas très bien menée, on ne voit pas les coutures, et on passe de l'Afrique/scolopendre à la Loire, à la Belgique, puis de nouveau direction l'Afrique sans cahots, et on sent que ça va pas être du gâteau même si l'initiation va être fertile... Bravo, c'est agréable de lire quelqu'un qui maîtrise son sujet, et je m'enfonce avec plaisir dans tes pages....

 

C'est un roman dans lequel on s'enfonce en voyageur, avec en ligne de frise (la bonne expression?) le portrait d'une femme paradoxale, une dure à cuire ou un coeur d'artichaut on ne sait trop, ça fait partie de l'énigme, car il y a aussi une énigme, des trafics et des coups de feu... à mon avis, ça pourrait un de ces quatre se retrouver à l'écran...

Rémi Karnauch (Ecrivain)

 

j'ai enfin pu me procurer une femme d'argile à la fnac et me plonger dedans
j'aime beaucoup; d'abord c'est très bien écrit, ton style me rappelle celui de chateaubriand (en toute simplicité…)et cette femme est attachante

Anne B. (Lectrice)

 

Je rentre à l'instant d'un très beau voyage qui me fit marcher pieds nus dans les rives ensablées de la Loire et perdre la raison douce dans le poétique Makuliti. Je quitte à regret mon guide, cette Julia exceptionnelle dont j'aime à jamais les noirceurs et son goût du miel pygmée. C'est un très beau livre et je vous remercie de l'avoir écrit.

Grégoire Delacourt (Ecrivain « L’écrivain de la famille, Lattès 2011)

 

Je viens de finir la lecture d’une femme d’argile et je suis très triste de quitter Julia l’héroïne attachante et les paysage magnifiques de l’afrique. Merci

Antoine H. (Lecteur)

 

Envouté dès les premières pages, pris dans les vapeurs africaines comme si on y était. Je ne le lâche plus…

Henri (Lecteur)

  

Ce livre me passionne et surtout l’héroïne. Pour moi il devrait faire partie des best seller de la saison

Eric M. (Lecteur) 

 J'ai beaucoup aimé. Merci pour ce beau voyage. 
 Arnaud L. (Lecteur)  

Je suis plongée dans ton livre ; magnifique ; histoire prenante ; style fluide; très belle écriture…

Lydia T. (Lectrice)

  

J’ai adoré ce livre, très bien écrit et passionnant tant pour l’intrigue que ce qu’il nous apprend sur le pays.

 Eliane (Lectrice)

 

Je viens de terminer  "une femme d'argile"...!

Un grand merci de nous faire revivre ces moments intenses qui ont tant marqué notre existence de "vagabonds" africains !

Bravo... l'histoire est intense et captivante. Et bien sur, même si c'est un "roman-fiction"... on est obligé de s'identifier aux personnages décrits (et si bien décrits...) que l'on semble avoir croisés dans notre expérience congolaise.

Raynald J. (Lecteur)

 

Moi je le dévore.... Souvenirs souvenirs... Mais j'avais oublié beaucoup de choses!!!! J'adore ta façon d'écrire j'attends ton prochain roman avec impatience (je pense qu'il est terminé)! Merci de m'avoir permis de revenir sur les rives du fleuve Congo et au bord du Djoué...

Dominique H. (Lectrice)

... on découvre le Congo c'est super j'ai été envoutée par le paysage on rentre dans la peau de l'héroine un petit livre bien épais que j'ai eu du mal abandonné un chef d'oeuvre j'ai hate de lire un autre roman de cet auteur

(Lecteur anonyme, commentaire sur le site de la FNAC)

 

Je tenais à vous dire que je me régale à la lecture d'une" femme d'argile" un délicieux moment de lecture, d'oubli de la vie trépidante à Paris.

 

Colette Jobard (Auteure)

 

 

 

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Extrait "Les mauvais sentiments"

30 Septembre 2016, 20:40pm

Publié par Sybille de Bollardiere

Je n’ai pas toujours habité cette ville mais dans mon entourage bien peu sont au courant. Je suis d'ici maintenant autant qu'on peut l’être, étrangère mais installée, membre de cette colonie d'exilés venus chercher à Trieste ce qu'ils n'ont pu trouver ailleurs. Nos oublis et nos manques nous rapprochent. Sans nouvelles du passé j’ai fini par m’en défaire pour adopter celui des lieux où je vis, celui de ceux que je croise ou côtoie chaque jour rendant désormais incongru les souvenirs d’une vie ancienne vidée de ses protagonistes.

Oui, il y a bien eu une vie avant cet appartement de la Piazza Barbacan et cet autre beaucoup plus vaste qui donnait sur le canal. Une vie dont il ne me reste rien en dehors des souvenirs froids, venteux et humides qui ont résisté à l’autodafé auquel je me suis livrée il y a vingt ans. Quelques images surgissent parfois les jours de pluie mais c’est une autre que moi qui se souvient de Paris en novembre et des printemps en Normandie, clichés noir et blanc suspendus au fil du temps.

« Buon giorno Signora Huby » a demandé l’homme avant d’ajouter en français « J’aimerais vous parler… »

Un bref instant j’ai pensé décliner comme si le ton grave de la voix m’avait avertie du danger mais j’ai déclenché l’ouverture de la porte du hall, entendu son pas jusqu’à l’ascenseur et guetté son arrivée en sachant confusément que c’était fini, on m’avait retrouvée. Trieste ma ville venait de briser le cocon où je me lovais depuis des années. Avec l’irruption de l’envoyé de Maître Gilard, notaire à L’Aigle, j’ai su que j’allais dérouler à nouveau le récit de cette vie antérieure. L’entrevue n’a duré que quelques minutes, suffisamment pour que le petit homme gris venu à pied de la gare centrale comprenne qu’il me fallait un peu de temps. Une fois passée la première angoisse d’être retrouvée, rattrapée, jugée-forcément coupable - Les visages sont revenus un à un, douloureux, inquiétants mais surtout tellement étrangers.

« Si vous le permettez, je reviendrai dans l’après-midi » a dit le petit homme gris en déposant sur la console une enveloppe de kraft beige « Prenez votre temps… »

Trieste, ma ville depuis vingt ans soudain passée au second plan, « floutée ». Sensation insupportable de perdre ma vraie vie construite avec tant d’acharnement avant qu’elle ne devienne simplement le quotidien d’une femme heureuse, épanouie. Une Française oui, mais qui se soucie aujourd’hui de savoir d’où je viens dans cette ville qui se joue des frontières depuis son origine ?

C’est à Trieste que j’ai décidé d’échanger mon passé contre un avenir en réinventant mon histoire. Une vie à partir de rien où l’on se dit que tout ce que l’on a vécu avant n’a pas existé, une vie dépossédée, lavée, rincée des hontes et du chagrin. Dans les premiers temps ça se résumait à des détails pratiques du quotidien. Pour oublier celle que j’avais été, prendre l’habitude de ne pas laisser de traces. Éviter d’écrire, de signer, de s’inscrire, glisser sur le temps étrangère, anonyme, apprendre à parler une autre langue, devenir une autre soi. Ma métamorphose a commencé Via Battisti près de la synagogue, dans l’appartement sombre de Carla Ettmejer mélange de slovène, de napolitaine et d’Autrichienne, une vraie triestine. Professeur d’italien, confidente des heures sombres, elle a été là tous les jours à m’insuffler ses racines, son histoire, son pays. Très vite le français est devenu ma langue secrète dévolue au passé et aux regrets, grise, monocorde, essoufflée, une langue à effacer jusque dans mes rêves, à racler sur le sable comme une peau dont je devais me débarrasser.

Un jour j’ai constaté que j’avais changé, il a suffi d’une saison, d’un printemps à Trieste et je suis devenue une autre, secrète mais volubile. Après la mue, il me fallait parler pour m’inventer, pour trouver ma place dans la vie, parler en écartant d’un revers de main « l’avant Trieste » qui n’intéressait personne d’ailleurs. J’étais là, installée dans cette ville et je l’aimais, c’était la seule chose qui comptait désormais. De brune je suis devenue châtain puis au fil des années et des cheveux blancs, carrément blonde. J’ai minci, renoncé à certaines habitudes pour d’autres qui font partie de moi maintenant. Je n’ai jamais été une grande voyageuse mais aujourd’hui, les environs de Trieste me suffisent, Venise parfois et plus récemment la Slovénie, mais je ne quitte que rarement les frontières que je me suis dessinées. Exilée volontaire, j’évite les Français bien trop enclins à me questionner sur ma région d’origine. Je leur préfère la colonie artiste et polyglotte dont les appartements de la Piazza Barbacan sont un parfait exemple. A chaque étage une nationalité, une histoire que l’on n’évoque rarement, une langue dont on ne garde que l’accent. Sofia la Norvégienne, David le Canadien, Nicolas l’Allemand, Dina et Harry le couple Anglo-portugais. Il y a quelque temps sont venus se joindre à nous une Hongroise violoniste, une esthéticienne roumaine spécialisée dans le rajeunissement et un Autrichien naturiste qui m’a fait redécouvrir les plages secrète des environs.

Méconnaissable, c’est le mot qui me caractérise jusque dans mon métier de photographe. Avec l’apparition du numérique j’ai définitivement abandonné le noir et blanc pour la couleur, les portraits pour les paysages et personne ne se souvient désormais de l’artiste ni de la femme que j’ai été il y a vingt ans. Je l’ai effacée tout comme j’ai effacé le souvenir de mon enfance et celui d’Alice, ma mère. Alice, traquée pendant des années jusqu’au fond de moi pour ne garder aucun détail qui puisse la rappeler, aucun sentiment ni bon, ni mauvais, aucun remords, aucun dégoût. Effacés aussi tous ceux qui l’avaient connue, aimée ou simplement rencontrée, je les ai fuis eux aussi.

Avec le temps je l’ai fait disparaître avant de l’ensevelir dans un pays, une région où j’ai décidé de ne jamais revenir. Je me suis inventé une histoire, composé une famille et recréé d’autres liens. Ici chacun pourrait témoigner de celle que je suis devenue dans mon quotidien à Trieste, à Grado pendant les vacances et sur les plateaux du Karst pour oublier la chaleur de l’été.

J’ai pris mon temps avant de me décider à ouvrir l’enveloppe du petit homme gris et d’étaler son contenu sur la table du salon. Des photos « d’avant », la France des années 80 pour la plupart, un Noël dans la maison de campagne : on me reconnaît assise sur le canapé, sombre et fermée, comme agacée par la pause obligatoire entre mes deux sœurs. Photos d’Alice en Tunisie prenant la pose devant la plage d’Hammamet, la famille au complet sur le port de Trouville et puis une photo plus récente : Alice âgée fêtant son anniversaire entourée de ses petits enfants. Les prénoms sont écrits de sa main au dos, je reconnais son écriture. Un dernier cliché glissé à part dans une enveloppe blanche représente une pierre tombale où les noms de mes sœurs s’alignent en creux et en doré sur le granit poli. Ma mère a survécu à ses deux autres filles et je suis sa dernière héritière avec mes trois neveux. C’est probablement pour cela qu’elle m’écrit. Je replie la lettre à l’encre bleue sans l’avoir lue. Plus tard peut-être. En refermant l’enveloppe, je cherche son visage, sa blondeur, l’éclat sombre de ses yeux, cet étrange iris dévoré par le noir de la pupille. Puis soudain c’est sa main longue, nerveuse, que je revois, ses cigarettes se consumant seules dans les cendriers, sa lourde gourmette en argent que j’entends claquer sur les meubles, sa voix, son intonation particulière froide et indifférente ponctuée d’un rire sonore lorsqu’elle était amoureuse et uniquement dans ce cas-là. Je me revois dans son ombre, enfant ou adolescente, fascinée par la figure du désir et de l’interdit.

Le petit homme gris va revenir, je l’attends.

Ma vie avec Alice est une scène de crime comme une autre. Pour comprendre ce qui nous liait, il ne faut négliger aucune pièce, relever tous les indices et le moindre détail des lieux, du décor, passer au peigne fin les saisons, les étés, cette maison en meulière et cette autre de campagne. Il faut remonter tous les silences, tous les secrets jusqu’à l’enfance, cette table desservie où tout a dû réellement commencer. 

 

Extrait Les mauvais sentiments

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Ca se passait au Chesnay en septembre

12 Avril 2014, 10:02am

Publié par Sybille de Bollardiere

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..."Ça se passait au Chesnay en septembre. Toute la famille regardait les nouvelles à la télévision et l’on venait d’annoncer un documentaire sur la dernière guerre avec quelques extraits. Alice s’est levée pour se diriger vers l’entrée. Irène l’a suivie et l’apercevant de dos dans la lumière du soir, elle a saisit son Nikon sur la console. Ce n’était pas le moment, c’était presqu’indécent mais sa mère n’a pas protesté et Irène a continué. Sur les premiers clichés, on voit sa mère de trois-quarts, sa nuque sous le chignon relevé, la naissance de la mâchoire avec un léger pli sous le menton qui signale l’émotion retenue, l’imminence des larmes. Puis Alice s’est redressée, a regardé par la fenêtre de la porte d’entrée le temps qu’il faisait, ou le temps qu’il ne faisait pas, peut lui importait. Elle n’avait pas de regard, pas d’expression, on aurait dit qu’elle s’était complètement vidée entre les poses. L’éclairage rappelait celui d’Ingrid Bergman filmée par Mickael Curtiz dans Casablanca. Ces photos impromptues la révélaient en noir et blanc, irradiée de lumière - probablement le soleil entre deux pluies par la lucarne de l’escalier. Elle ne portait qu’un simple pull-over à même la peau dont elle avait intentionnellement mis le décolleté en pointe, sur le dos. Aucun bijou, seulement ce V qui descendait entre ses omoplates dans l’axe de sa nuque. Irène comprit ce jour-là que sa mère était une héroïne et qu’il fallait en garder cet aspect-là et seulement ça. Elle ne serait jamais vraiment sa mère en dehors de ce cadre."

Extrait Les Mauvais sentiments

 

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Une vague idée de ce qu'était le bonheur...

16 Avril 2012, 13:56pm

Publié par Sybille de Bollardiere

L'amour en zone inondable, extrait du roman (à paraître un jour)L'amour en zone inondable

Le décor de l'amour en Zone inondable, Le port de Fécamp

 

Martin Hamel avait toujours beaucoup aimé sa mère, trop pour espérer en être délivré. Il continua de l’aimer au-delà de sa mort, mais dans cette terreur froide qu’elle lui avait inspirée. Enfant, même aux pires moments, il n’avait jamais rêvé d’être heureux, le bonheur avait à ses yeux quelque chose de choquant, d’obscène. Pour lui, l’essentiel était de devenir un adulte convenable.

Martin était né à Fécamp au tout début des années 70, il avait passé son enfance dans cette même région auprès d’une mère habillée en orange avant qu’elle n’adopte définitivement le gris et le versant mélancolique de sa dépression. A son adolescence, Natalie (elle tenait à son nom « sans h »pour se démarquer d’une vie ordinaire et sans éclat) n’était plus depuis de longues années qu’un soleil éteint dans le canapé marron du salon familial. « Je suis fatiguée, sois gentil d’aller dire à ton père… » Était la phrase redoutée par Martin ; elle annonçait les habituels désastres de fin de semaine quand sa mère allait dormir et qu’on ne pouvait plus la réveiller. Parfois elle disparaissait et on la retrouvait soit au grenier, soit dans le coffre de sa propre voiture, recroquevillée sur elle-même, couverte de son vomi. Elle pouvait aussi aller marcher le long des falaises et revenir brisée de ne pas avoir eu le courage de se jeter dans le vide.

En dépit de l’acharnement que déploya son père pour lui assurer une éducation exemplaire, Martin ne se souvenait pas d’avoir été brillant ou ambitieux, d’ailleurs personne ne souhaitait cela autour de lui. C’était un garçon calme qui trouvait sa satisfaction dans des joies simples. Excellent en sport, bon en math, il eut certaines difficultés dans les sciences humaines mais par chance, il commença ses études de médecine dans les années où les humanités n’y avaient plus aucun crédit. Il fut content d’obtenir son diplôme, comme il l’avait été de ses exploits sportifs, de son bac et de sa première expérience sexuelle avec Sabine, sa voisine de cour de code.

S’il n’avait jamais été vraiment heureux, il n’avait pas été à proprement parler malheureux non plus. Sauf une fois peut-être, quand il avait vu sa mère revenir d’un long séjour en clinique, abrutie de lithium et dévastée par les effets secondaires. Il avait fui, recherchant pour lui-même les images de celle qu’il avait tant admiré malgré ses hauts, ses bas, son épouvante et ses fracas. Il revoyait la Natalie de la grande époque quand, son père parti pour quelques jours, elle profitait de sa liberté pour entrainer son fils aîné dans ce qu’elle appelait « la tournée des grands ducs » ; Martin n’avait que  huit ou dix ans mais il se souvenait de ces départs en voiture vers l’ouest. Natalie roulait à tombeau ouvert en écoutant son top 50 : Bonnie Tyler, Mylène Farmer, Jermaine Jackson. Ils descendaient dans le meilleur hôtel du Mont Saint Michel, elle prenait la plus belle chambre, ouvrait la fenêtre sur la baie et commandait du champagne. « Tu vas voir ça mon petit, la mer remonte à la vitesse d’un cheval au galop »... Elle lui racontait Tomblaine, les filles perdues noyées, les amants qui ne viennent pas et les maris toujours plus puissants. Après quelques jours de somptueuse cavale, la vie ordinaire reprenait ses droits et Martin tombait soulagé dans les bras de son père. Il s’endormait à l’arrière de la Mercedes durant le retour au bercail et le lendemain reprenait l’école le cœur un peu serré mais rien de trop. Le calme était revenu à la maison et « les grands ducs » attendraient sa mère au Mont Saint Michel, à Etretat ou à Paris. Paris, la ville où il fallait étudier pour survivre à Fécamp, à la sardine, aux eaux usées sur les galets. Oui, Martin avait toujours fait ce qui était prévu, il était parti pour Paris et voila que, des années après, il revenait. Au moment où commence le récit de Blanche, il n’avait toujours qu’une idée vague de ce qu’était le bonheur.


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