De rien sinon de ce vent-là
Homme qui vis, sais-tu de quoi
Tu te souviendras lorsque inerte
Les vers futurs feront de toi
Cette barque à jamais déserte ?
De rien sinon de ce vent-là
De la rose qui s’y caresse
De l’âme indicible qui va
D’une chose à l’autre et la laisse.
Sans le ciel, sans l’arbre sans toi
L’oiseau l’oiseau l’infatigable
Vivre serait trop dure loi.
Soleil grand oeil crevé d’un Dieu
Ton reflet chante dans le sable
Que mourir c’est partir un peu.
Georges Perros (1923-1978) – Poèmes bleus (1962)