La sérénissime
Vaporetti bondés, canaux sillonnés de taxis et places boursouflées de touristes, tout le monde le sait, Venise s'abîme et le gouffre où elle s'enfonce est à la mesure des géants qui la convoitent. Pourtant on continue de l'aimer, de s’enivrer de cette eau verte en courant d'une rive à l'autre, d'une exposition à une visite. Venise convoitée, traversée, pillée, récupérée mais ensoleillée et estivale en ce mois de mai.
J'aime Venise de loin, vue de la Giudecca, de S. Georgio ou du Grand Canal, dans ces vues déjà vues où l'on se retrouve soi-même. J'aime Venise dans ses couleurs et ses recoins : les façades du Ghetto* et les jeux des enfants, les iris de la Giudecca, ses somptueux jardins mais je l'aime aussi dans ce qu'elle cache, ce parc puant la vase où les sans abri finissent leur nuit entre une bière et un banc face à la lagune.
*L'année prochaine le ghetto fêtera ses 500 ans.