Outrenoir
"La tempête mandchoue sablait la départementale"1
Écrivait le poète en marchant dans la ville
C'était avant, à l'aube d'une année que tu n'avais pas écrite
Bien avant l’été de Faro quand tu cherchais déjà ce que tu n'avais plus
Ce que tu n'avais même jamais eu
Tu as tellement manqué que seuls les enfants savaient te parler
Mais que faire du présent à présent ?
Quelle place lui donner quand le passé l'envahit et règle ses comptes
Il est temps maintenant
Et parce qu'il t'aimait et qu'il savait l'écrire en détournant la langue
et son tourment de vivre
Ta place t'attend à la droite du Père parmi les vivants et les morts
Mais ce que tu aimerais toi c'est un présent éternel
Une nouvelle peau de chagrin
Le temps de vivre et d'écrire peut-être même d'aimer
Tout à la chaleur d'un corps, le tien
Libre de composer l'hymne du futur
Une nouvelle géographie des voyages
Loin du pavillon de la tranquillité
Vivre
L'avènement promis
Tu ne mourras point
C'est aujourd'hui que tout commence
Car je te le dis c'est bien des morts
Dont nous tenons notre vie et pas seulement
L'amour inépuisable ici à l’ouest
Où la synérèse divine rime avec heureux
Alors à défaut de gloire et d'amour
Tu échangerais bien quelques mots
Contre un passé plein d’avenir
"Et quand commence t'on de finir ses jours?"1
Tu ne veux pas tourner la page
Tu sais qu'au-delà c’est entrer dans une vie
Qui comme l’amour en image
Ne vous appartient déjà plus
Revenir à ceux que vous étiez
Marcher d'un simple accord sans gravir la pente
Ecrire encore pour ne pas en finir.