Soir de septembre
Un vent d'est en rafales
Pousse vers l'ouest notre rencontre
Et le souvenir que j'en ai
À me lire
On pourrait croire que je n'ai aimé que des morts
Et pourtant
Entre les nuages et les coups de pinceau du soleil
Sur la terre rouge australe, tu étais là, vivant
Comme hier sous le seringa
Où nous étions ton fils et moi
Devinant la nuit à venir
Un rideau d'ombres dans les yeux
Nous serons toi et moi
Toujours coupables d'avoir séparé l'inséparable
Les années passent et ne parviennent pas à effacer
Ces matins où nous avons renoncé à parler
Et les soirs où oubliant de me taire
Je parlais pour deux de ce que tu aurais du faire
Et de ce que j'aurais pu ignorer
Se souviendra-t-on de nous
De ce que nous aimions
Des silences de notre passion
Du malheur de ne pas savoir être heureux
Alors encore une fois prononcer ton nom face à la nuit
Et rêver pour l’avenir de bonheurs prudents
À l'abri des vents noirs et des eaux froides de l'ennui
Septembre 2024