Les Géménides
Dans le silence de janvier
L’heure des bilans et des comptes
J’archive les reproches, les défauts d’écriture
Ce que certains appelaient l’abus du génitif
En m’enjoignant de rester à l’ombre
Quand moi je levais simplement les yeux
Pour m’offrir l'ailleurs des nuits
Un supplément d’âme
Sous la pluie d’étoiles des Géménides
J’ai tant de reproches à te faire
Que j’en ai oublié que tu étais mort
Soustrait
Bientôt définitivement absent
Sous ta couronne de louanges
Et moi depuis tout ce temps
Assignée à résidence
A l’ombre
Ma place réservée par toi
Sans toi
Qui fut des années durant
Le fonctionnaire de l’impossible
Et pourtant
Dans vingt ans nous compterons nos morts
A visage découvert
Y a-t-il de plus grande folie que le malheur ?