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Sybille de Bollardière

Du vague à l'âme, Piotr et mon Blackberry

10 Mai 2010, 20:46pm

Publié par Sybille de Bollardiere

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C’est assez rare je crois, de vivre avec un poulpe et pour moi, je l’avoue, c’est une expérience inédite mais quelle heureuse surprise de retrouver Piotr en rentrant de Turquie ! Il m’a semblé en pleine forme et nous nous sommes mis en quête d’un moyen efficace de communication. Car un poulpe, aussi intelligent, aussi sensible soit-il, ne parle pas et n’émet pour ainsi dire aucun son lorsqu’il glisse d’une pièce à l’autre. La technique est venue à notre secours et voila deux jours que nous bavardons à tu et à toi, même lorsque je suis au bureau… Tout a commencé le lendemain de mon retour, j’avais laissé sur la table de salle à manger mon tout nouveau Blackberry après avoir vainement tenté de le mettre en marche. J’étais en pleine sieste entre deux courriers quand j’entendis le bip d’un sms sur bon vieux Nokia :

Chère Sybille, où avez-vous rangé le bouchon de la baignoire ?

Piotr

Sans hésiter je répondis :

Sur ma table de nuit jé changé la chainette. Ca va ?

Piotr tarda un peu avant de m’envoyer :

OK à +

J’eus l’explication le soir, en même temps qu’une leçon sur le maniement du Blackberry. Yoshka était passé par là ! Le laconique « à + » est une de ses expressions favorite.

Depuis j’ai offert un Blackberry à Piotr et nous parlons par messagerie interne. J’en sais beaucoup plus sur lui grâce à nos longues conversations où il se montre d’une extrême dextérité. Un peu étonnée dans un premier temps par ce voussoiement dont il ne semble pas vouloir se départir, j’ai fini par admettre que nos dialogues distancés me faisaient du bien. Je lui ai avoué combien j’étais désemparée par l’échec de mes derniers projets d’écriture mais il m’encourage à reprendre « L’Amour en Zone Inondable » dont il a lu quelques épisodes durant mon absence. Confidences muettes, le soir, nous regardons mes photos de Turquie et il me raconte ses derniers voyages. Il venait d’Adriatique lorsque nous nous sommes rencontrés et il semble même qu’il y ait laissé son cœur mais il ne souhaite pas en parler. C’est un peu comme Yoshka, ils n’ont pas leur pareil pour se trouver des femmes qui les font souffrir.

J’ai d’autres raisons de pleurer : le taux de pollen actuel mais aussi la musique d’ « In the mood for love » que Piotr écoute à longueur de soirée.

Voilà, je crois que je me suis encore embarquée dans une histoire impossible, il faut que j’en parle à Yoshka.