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Sybille de Bollardière
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Retour dans "la vallée"

16 Mai 2012, 14:22pm

Publié par Sybille de Bollardiere

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Pensée spéciale ce matin pour mon petit prince d’Edimbourg qui trône sur le blog. Avoir onze ans et être loin de chez soi pour la première fois, avoir onze ans et tenir son journal dans le « free time » qu’il lui reste entre les cours, les sports, le dortoir… Là-bas dans les Highlands où l’on fabrique des héros, des sorciers et des génies ordinaires.

Moi je l’attends ici dans cette "vallée" que les cartes ne nomment pas mais qu’il reconnaitrait entre mille. C’est là où forêt et campagne s’affaissent  pour n’être plus qu’une sillon silencieux où coule une rivière et les jours tranquilles de quelques poètes. "La vallée" si petite soit-elle occupe pourtant un espace immense qui n’appartient qu’aux mots, à ceux qui les écrivent et à ceux qui les aiment.

Ici le printemps enfin, le silence des nuits qui vous bat les tempes et rappelle qu’« Ecrire sur l’amour ou ne rien écrire » est au programme du roman à venir. Quel sujet ! Je tiens des listes à jour, des listes d’amours et de tourments et aussi de ce qu’aimer veut dire. C’est de saison, d’être amoureux, pas de souffrir en écriture. On a beau écrire sur l'amour, on ne change pas, fleur bleue, on ne peut que guetter ce pincement au cœur dont on tirera au mieux quelques lignes acceptables sur le papier. Au pire, on lira du Sollers pour s’en remettre « Entendre des femmes faire la morale, et comprendre pourquoi sera un de tes plaisirs » L’éclaircie

Mais en littérature aussi l’expédient amoureux ne passe pas, il reste sur l’estomac comme un pain ordinaire. Avec le hoquet le matin, la gorge nouée le soir, on reprend son sujet à deux mains. J’y arriverai ! Et tant pis si l’amour n’attend pas. Insaisissable, son plaisir est ailleurs, dans le déplacement et son reflet agité dans la vite d’une portière qu’il vous claque au nez. L’amour n’existe peut-être que pour son biographe.

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Piotr et la deuxième sélection du Prix Rive Gauche à Paris

12 Mai 2012, 20:37pm

Publié par Sybille de Bollardiere

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Les états d'âme du lecteur... Je lis, j'aime, je brûle, je vis

 

 

Deuxième sélection : Sur les 13 romans sélectionnés le 30 mars, restent donc en lice : 

Marin de Viry – Mémoires d’un snobé - Pierre-Guillaume de Roux

Philippe Sollers – L’éclaircie - Gallimard

Philippe Ségur – Le rêve de l’homme lucide – Buchet-Chastel

Olivier Steiner – Bohème - Gallimard

Anne Wiazemscky – Une année studieuse – Gallimard

Antoine Laurain – Le chapeau de Mitterrand – Flammarion

Dominique Fabre – Il faudrait s’arracher le cœur – Editions de l’Olivier

Emilie de Turckeim – Eloïse est chauve – Héloïse d’Ormesson

 


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je ferais mieux d'aller marcher

5 Mai 2012, 09:44am

Publié par Sybille de Bollardiere

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Mais la mer est loin, les fleuves aussi et j’aime arpenter droit en lisière d’eau, l’espace et le vent. Alors ce matin, faute d’embruns, je lis et note ciseaux en main. A propos du « bon écrivain » un brevet difficile à obtenir qui ne vous facilite ni les prix littéraires, ni les ventes, mais fait tellement plaisir à votre mère, Chevillard écrit :« Le mètre étalon c’est la phrase…»  Oui, c’est la performance mesurable de l’écrivain, son saut en longueur, il en reste souvent le cul dans le sable mais content d’y mettre enfin le point.

Eric Chevillard fait partie de ceux que je lis le matin pour donner un sens à ma vie ; c’est l’âme secourable de la littérature sur son blog l’auto fictif - à dose infinitésimales, à mettre sur la langue et à garder en bouche avant d’avaler lentement - ou dans le Monde des livres. Chevillard parle si bien des romans qu’on le lit pour lui-même, pour ce qu’il en dit et qui nous offre plus peut-être que le récit qui nous attend en librairie. Je like Chevillard.

Emprunts à défaut d’inspiration : Dieu serait un psychopathe surhumain. Sans me départir d’un certain respect pour celui que j’honore régulièrement de quelques cierges, j’avoue que je souscris à la vision. Il faut être puissamment dérangé pour orchestrer avec maestria un désordre millénaire et intime dans une telle superproduction. Les croyants son sado-maso - je crains d’en faire partie - mais Dieu est bipolaire, ça ne fait aucun doute.

Et je lis aussi ce matin que « ce qui rend éminemment dangereux l’individu stupide c’est le caractère totalement imprévisible parce qu’irrationnel de sa conduite » (Roger-Pol Droit à propos des Lois fondamentales de la stupidité humaine de Cippola chez PUF) Oui, peut-être... Mais pendant ce temps là, les babouins commencent à découvrir la lecture, pour la phrase je ne sais pas où ils en sont mais l’orthographe, ils aiment ça. Dans quelques décennies on pourra éviter le pilon à nos livres et leur écouler nos invendus à la place des bananes à moins que d’ici là, ils se soient mis à écrire et là on est mal, vraiment mal. Je crois que je vais aller marcher…


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C'est plus simple d'aimer

4 Mai 2012, 08:32am

Publié par Sybille de Bollardiere

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Mont Saint Michel 24mars

 

Oui, c’est plus simple d’aimer la pluie quand il pleut, c’est plus simple d’aimer le candidat pour lequel on vote, le livre que l’on a commencé et promis de finir. C’est plus simple d’aimer en amour aussi et d’être aimée en retour ça ne serait pas mal non plus, mais tout ça n’est pas obligatoire. Comme on a fini par trouver la pluie utile après une période de sécheresse et ce livre qui vous tombe des mains moins pire que le prochain qui vous attend, on aime en finir avec l’espoir, on se contentera d’une évidence commode quand on aurait aimé rêver encore.

Le Mont Saint Michel, parce que l’endroit est beau, l’envers encore plus, et qu’en ce moment je n’ai pas un saint de trop pour veiller sur moi, je m’y suis rendue avant qu’il ne change d’état, d’accès, et qu’il n’empire par rapport à ce qu’il est déjà. Pour être certaine qu’il ne soit qu’à moi, je l’ai pris par le nord à marée basse, c’était beau, tranquille et sauvage comme les herbes folles qui montent à l’assaut des pierres, beau comme la solitude de ce jour de printemps bleu et tiède, le dernier avant cette longue pluie qui nous a rincé l’âme. Le Mont j’y retournerai, même si je ne suis pas certaine de l’aimer en bus, à pieds ou en navette à cheval, déposée aux heures ouvrables au milieu de ceux qui montent la grand rue, sourds et aveugles à la marée grise au loin. Cette marée qu’il faut aimer d’amour pour rester grelottante le soir, la guetter du haut des remparts.

Oui c’est plus simple d’aimer et je vous laisse toutes les simplicités et le Mont en images. Le pas simple est mon ordinaire, il commence chaque jour quand je repense à ce navire échoué dans ses vagues de colza, chaque matin d’écriture quand je repasse les instants, les étire et les file comme une laine de mots pour me tenir chaud. Ce pas simple dont je me passerais bien, commence le lendemain.

 

Le Mont Saint Michel et l'album "Normandie"

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