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Sybille de Bollardière

Journal

22 Janvier 2012, 14:09pm

Publié par Sybille de Bollardiere

bede

 

Ou les archives d'un passé composé...  Qu'en faire si comme l'écrit Delphine de Vigan "l'écriture ne donne accès à rien" ?

Le Chesnay, 24 février 2002

  Voilà ça y est, le temps est venu ; après bien des tentatives je me replonge dans cette matière qui m’encombre chaque jour un peu plus, je veux parler du contenu de la malle rouge : mon journal ! 

Il n’a pas toujours été dans une malle, je crois que j’ai du faire cet achat lors de mon premier mariage pour ranger et mettre à l’abri ce qui commençait  à prendre de la place. Donc depuis vingt ans j’empile ces cahiers numérotés et bientôt il faudra songer à un contenant plus vaste. Aujourd’hui il faut compter sur quelques 53 cahiers plus quelques petits carnets qui datent de l’époque où j’espérais prendre de véritables « notes d’écrivains »... 

Récemment il m’est venu l’envie de tout détruire, de faire disparaître ces cahiers qui m'ont suivie partout. Désir d’allègement, de liberté, espoir d’une nouvelle vie, je ne sais pas exactement. Détruire le journal s’est avéré jusqu’à présent impossible, l’histoire qui nous lie est trop ancienne. C’est un peu comme un vieux mariage que l’on ne peut se résoudre à défaire bien qu’on en connaisse toutes les faiblesses, les complaisances et surtout ces impudeurs que l’on ne prend plus la peine de dissimuler. 

A l’idée que mes enfants puissent un jour tomber sur cette masse de cahiers et qu’ils ne sachent qu’en faire, j’ai le projet de tout recopier, de trier, d’élaguer afin de préserver ce qui peut enrichir l’histoire familiale tout en apportant un éclairage sur les zones d’ombre de mon enfance et de mon adolescence.

  Mais c’est avant tout une redoutable tâche que de pénétrer à nouveau ce monde que pour avoir décrit, j’ai partiellement oublié. Ma mémoire est ailleurs, dans des images, des voix et des odeurs que finalement j’ai rarement décrites. Le journal c’est ce voleur de temps à qui je me suis livrée, parfois corps et âme, pour mon mal ou pour mon bien, par tous les temps, à toutes les heures. Le journal à la place d’une vie simple qui aurait cessé de se regarder pour simplement s’écouler, librement, au milieu des autres et de la vie...

 

 Aujourd'hui, les cahiers sont  au nombre de 70... Et il y a longtemps que la malle rouge a débordé... Alors j'archive en images... SB