La vie d'à côté
Après huit jours de navigation en "haute-mère", retrouver le quotidien industrieux de la page, non pas refaire, mais revivre. Ecrire n'est jamais anodin, répétitif. Chaque trait s'enfonce sous le derme qui s'épaissit. Mots volés, détournés et griffonnés à la hâte sur des enveloppes ou des coupures de journaux. Correspondante de presse, secrétaire particulière, l'envie d'écrire se nourrit des restes, des épluchures et fait son miel de ce larcin journalier. Le livre en cours - ne plus dire le roman, car c'est au-delà ou tout simplement pas exactement ça - est devenu la vie d'à côté, un lieu où glisse ce qui aurait pu être moi, ce qui l'a été en pensée, en actes et même en omission. L'écrit voit. L'écrit voix, L'écrit voie. Une vie inscrite, de chair et d'oubli où les mots retrouvés agissent comme des tatouages sur la réalité.