Terre d'exil - Poèmes du Djoué
Les chutes de la Loufoulakari (1988)
Maintenant que je renais à d'autres ignorances Toi ma terre d’exil qui m’offrit le silence Je n’écrirai rien dans ta chair Qui ne puisse s’effacer Je retournerai parmi les pierres Poussière des fleuves, alliée du vent. J’aimais ta moisson d’herbe et d’orages Les entrailles des pluies, mon amnésie L’ornement des songes et la lessive des nuits Mais comment échapper à la promesse d’errer ? Comme le pollen des fleurs anémophiles J’irai d’abeille en arbre Jusqu’au pistil des forêts Dans ces troncs renversés où boivent les fauves. Les soleils rouges de la terre m’accompagnent Les voici sur le pays des eaux Traçant leur route au milieu des forêts. L’étreinte des arbres sur les cimes Donnera un nom au silence de la terre Pour que du royaume des morts A celui des vivants O terre féconde Tu prélèves la part inscrite.Brazzaville - Congo
1993