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Sybille de Bollardière

chroniques

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Dans les forêts de Sibérie et autres solitudes...

17 Octobre 2021, 12:30pm

Publié par Sybille de Bollardiere

Baikal-Kamil-Otocki.jpg

Cabane au bord du Baïkal par Kamil Otocki (Google Earth)

Dimanche 16 octobre 2011

Premières vraies gelées ce matin. Le soleil envahit ma chambre. Silence total et bonheur de lecture avec "Dans les forêts de Sibérie" de Sylvain Tesson. Ma part ermite se réjouit à chaque page, confortée. Oui, la solitude ne nous veut que du bien, elle nous façonne à la mesure du paysage qu’elle a pour cadre. Le livre de Sylvain Tesson est le récit d’un voyage immobile dont je dirai simplement qu’il nous renvoie à nous-mêmes. Pour moi c'est un livre important, émouvant par ce corps à corps entre l'immensité de la taïga et l'infiniment petit d'une vie. Six mois consignés jour après jour, répartis en six chapitres de février à juillet... Il est question de neige, de vent, du hurlement des glaces, du bois à couper et du temps, mesuré, écoulé.

     Le temps, voilà ce qu’il nous reste à conquérir, ce que je m’attache à récupérer, à dénicher ici dans cette vallée cernée de forêts. Un temps perdu pour d’autres et utilisable pour moi seule. Il m’arrive de redouter toute occupation prévue loin d’ici ou tout simplement des courses à faire, synonyme de gâchis de temps.

     Ecrire c’est cela, amasser du temps comme on fait des tas de bois pour l’hiver, le regarder passer, vibrer, le faire couler entre ses doigts au fil des mots. Parfois je crois qu’il devient important de se débarrasser de l’idée même de roman, de fiction. Dans les forêts de Sibérie me le confirme, l’histoire n’a pas d’importance, c’est du temps suspendu. L’émotion véritable vient de ce temps sur lequel nous n’avons aucun pouvoir, ce temps immense, vertigineux, qui se dérobe sous nos pas. Elle vient aussi de tous les vrais sujets que l’on retourne sans cesse en marge du roman.

 

     De quoi parle-t-on si l’on n’écrit pas sur le temps, l’espace, l’ennui, la solitude, la peur, le froid, l’eau, l’amour, la peine, la forêt, le silence… Sur ce qui passe, défile et égrène le temps que nous ne pouvons retenir : étoiles, nuages, vagues, saisons, oiseaux, une trace sur la neige comme une voile à l’horizon…

     L’isolement volontaire, c’est parfois vouloir du bien aux autres, je pense aussi que c’est la seule façon de venir à bout de soi, de se résumer à un matériau que l’on travaille indéfiniment. Le silence et marcher font partie de cette œuvre au noir nécessaire, je pense à ces noms de lieu, perles de prière pour le marcheur. Dans les forêts de Sibérie, les perles restent en bouche pour le plaisir : Pokoïniki, Zavarotnoe, Ielochine, Ouchkany… Et puis parce que la solitude en croisent parfois d’autres, même si elles ne se désignent pas comme telles : Volodia, Sania, Igor…

Sylvain Tesson écrit avec humour : La Solitude : ce que les autres perdent à n’être pas auprès de celui qui l’éprouve…

    C'est surtout une belle histoire d’amour, beaucoup plus exigeante encore que toutes les autres, elle vous affute comme un crayon.

 

 

 Baikal-par-Wal-.jpg

 Le Baïkal en hiver par Wal+ (Google Earth)

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L'Acropole et l'Agora

23 Juin 2021, 06:27am

Publié par Sybille de Bollardière

Sur le chemin de l'Acropole Sur le chemin de l'Acropole
Sur le chemin de l'Acropole Sur le chemin de l'Acropole
Sur le chemin de l'Acropole Sur le chemin de l'Acropole

Sur le chemin de l'Acropole

Les monuments de l'Acropole
Les monuments de l'Acropole
Les monuments de l'Acropole
Les monuments de l'Acropole
Les monuments de l'Acropole
Les monuments de l'Acropole
Les monuments de l'Acropole
Les monuments de l'Acropole
Les monuments de l'Acropole
Les monuments de l'Acropole

Les monuments de l'Acropole

Athènes vue de l'Acropole
Athènes vue de l'Acropole
Athènes vue de l'Acropole
Athènes vue de l'Acropole
Athènes vue de l'Acropole

Athènes vue de l'Acropole

Mardi 22 juin 2021

L'Acropole, j'ai tourné autour et sans le savoir je suis passé tout près de cette avenue qui aurait pu me guider vers lui facilement. Pour autant, cette lente pérégrination, cette attente comme s'il ne fallait pas précipiter la rencontre, m'a permis de me familiariser avec les ruelles de la vieille  Athènes  et ces magnifiques jardins qui descendent vers l'Agora.

A 8 heures du matin, accompagné de Maria, mon guide, j'ai entamé  la montée  vers l'Acropole par la longue pente a l'est du plateau.Très vite la chaleur est devenue pénible, 35°... Le ciel a pris des teintes opales des jours de pollution. Heureusement nous étions peu nombreux, des français pour la plupart.

Après l'Acropole, nous sommes descendues vers l'Agora, par les ruelles que j'avais empruntées la veille.

L'Agora et le temple d'Hephaistos
L'Agora et le temple d'Hephaistos
L'Agora et le temple d'Hephaistos
L'Agora et le temple d'Hephaistos
L'Agora et le temple d'Hephaistos
L'Agora et le temple d'Hephaistos
L'Agora et le temple d'Hephaistos

L'Agora et le temple d'Hephaistos

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Derniers jours à Sifnos

21 Juin 2021, 10:13am

Publié par Sybille de Bollardière

Chrysopigi
Chrysopigi
Chrysopigi
Chrysopigi
Chrysopigi

Chrysopigi

Vendredi 18 juin Chrysopigi

Quand j'ai fini de me baigner, je ne peux pas résister- Oui, il y a toujours un moment ou la nage m’ennuie, quand il me semble que j’ai tout essayé. Certes l’eau est transparente, délicieuse, douce et j’ai même  quelques repères, une pierre blanche dans l’eau pour ne jamais frôler cette anémone orange qui ne me dit rien qui vaille- oui, je finis par m’ennuyer dans l’eau alors, une fois ma tache accomplie, je reviens sur le sable et je sors mon Kindle... pour le lire

"Il resulte de tout ce qui fonde l’effet, le vouloir, l’appétit, le désir, ce n’est pas qu’on ait jugé qu’une chose est bonne; mais au contraire, on juge qu’une chose est bonne par cela même  qu’on y tend par l’effort, l’appétit, le désir." (...)" l'amour n'est autre chose que la joie accompagnée de l'idée d'une cause extérieure." Spinoza L’Ethique

Voilà, j'ai perdu "ma cause extérieure", c'est seulement ça, il me reste une joie protéiforme et ennuyeuse. Certains appellent ça ma joie de vivre.

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Sifnos -Carte approximative - journal de Grèce

17 Juin 2021, 16:35pm

Publié par Sybille de Bollardière

Sifnos 73 km...

Sifnos 73 km...

Jeudi 17 juin 2021

Il me faut du temps, toujours plus de temps que les autres pour apprécier un lieu, parfois c'est en le quittant, en y revenant par l'écriture que je m'y attache pour ne plus l'oublier. Alors quoi de mieux qu'une carte même approximative pour inscrire mon passage ici, pour que Sifnos me dure plus qu'une saison, plus que ces quelques jours où j'apprends à la connaître, non pas en visitant l'île toute entière mais en observant chaque détail de ce lieu ou j'écris.

De la maison, on aperçoit la mer et les voiliers qui font escale au pied du monastère. Le chemin n'est fréquenté que par quelques poules, des chats, un couple d'oies et les rares habitants de cette combe étroite qui se nomme "Apokoftu" ce qui signifierait d'après Google "découper". Je  préfère nommer l'endroit "sans issue" et en cherchant le mot en grec, je suis tombée sur "Ochi exodos" qui décidemment me plait je crois que ça restera mon adresse.

Ce lieu un peu isolé et moins fréquenté que d'autres sur l'îles de Sifnos a le mérite d'être encore authentique. Alors, même si je n'apprécie pas particulièrement les paysages desséchés, l'ingratitude de ce chemin commence à me séduire. A quelques dizaines de mètres parmi les éboulis de pierres qui surplombent la plage, les vestiges d'anciennes clôtures comme si l'on avait cherché à protéger "sa terre" de l'intrus. Plus loin l'arrête blanche d'une chapelle sur le bleu du ciel, à ses pieds un autre chemin à prendre quand le soleil décline, conduit vers une autre baie surmontée de champs jaunes entre des murets de granit... 

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