Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Sybille de Bollardière
commentaires

En marge 2

17 Février 2016, 09:14am

Publié par Sybille de Bollardiere

En marge 2

Ce matin de février figé par le gel sous le ciel bleu dur. Les lisières s'enflamment au premier soleil. Je regarde l'ensemble du paysage et chaque élément qui le compose pour prendre la mesure du temps écoulé depuis mon arrivée ici. Tellement reconnaissante à cette vallée de m'avoir accueillie et offert ces matins d'écriture... 

La suite des pPetits carnets d'écriture en marge du roman

La langue d'écriture s'est appauvrie. Cryptée, ornée, elle ne dit plus rien d'autre que mon impossibilité.

Pour renaître, en repasser par l'exil – Exil intérieur – NON! Au contraire comme en frique se frotter à l'inconnu extérieur avant d'entamer le mille -feuilles d'écriture.

Si l'on savait ce qu'il y a sous le bitume... Les différentes couches, l'intensité de la compression... En revenir à la précision du langage pour éviter les idées de récupération.

Un parler pratique, efficace – impératif – de l'ordre - éducatif – solennel – assorti d'exemples de modèles – imagé mais peu imaginatif. Pour écrire, contrôler son corps, ses paroles, ses jeux, ses cheveux. Attacher, serrer, cerner le vide. Il faut aller vite.

Quand j'écris face au désordre familial, l'indigence intellectuelle, le souci du détail grand-maternel et les envolées lyriques du grand-père.

Je n'arrive pas à mourir de mon vivant alors je me résous à une œuvre posthume. Ce sont les autres que je tue pour continuer à vivre le quotidien ici. Allumer ma lampe tôt sur la ruelle après avoir ouvert les volets pour que sa lueur rouge éclaire la nuit ouvrière quand ils arrivent le matin.

Depuis qu'ils sont morts je suis devenue intouchable. Un corps en exil au delà de leur silence. Un corps en fuite, sans terre et sans alliance. Liée à eux, et de quelle façon... Par les mots ce cette langue qui n'appartient qu'à l'enfance.

Toute affaire cessante... Il est temps m'a dit un ami.

Ce n'est pas pour te blesser mais tu devrais t'y mettre m'a dit un autre... Dire mon pays de misère pour en libérer mes enfants.

Ce n'est pas encore pour aujourd'hui... à suivre

Voir les commentaires

commentaires

En marge

16 Février 2016, 10:19am

Publié par Sybille de Bollardiere

En marge

Quand on en a fini avec un livre, on range ses débris, les petits carnets griffonnés en marge de l'écriture régulière. En marge du temps. Voici quelques pages retrouvées écrites pour se dé-saisir de soi avant d'entrer dans la fiction, parfois quelques brouillons qui ont échappé au roman.

Les frères. J'écris en leur nom. Maintenant qu'ils sont tous morts, je redeviens fidèle à ce que nous avions en commun, ce qui me terrifiait et n'appartenait qu'à nous.

Je ne suis pas un être unique mais la coexistence de différentes vies, de différentes attentes qui émanent des autres mais aussi de moments que j'ai choisis, souhaités.

Les interférences. Être la mère, la sœur, l'amante, l'amie, la protestante, la laïquarde, l’extrémiste mais aussi «l'héritière». Même si je n'ai choisi qu'une part de mon héritage, il en est une autre qui me revient malgré moi. L'histoire des hommes de ma famille paternelle, son caractère sombre, dramatique et pour ainsi dire implacable, inéluctable, en fait partie. L'Armée, les guerres, le Roi, l'antisémitisme, les défaites, la violence, les règles et le courage imbécile. Ma famille maternelle, parce-qu’elle représentait l'accès à l'art, la culture, les voyages, et la nature, était synonyme de libération. Elle m'a offert d'autres dieux, la réflexion libre et dans l'arbre généalogique un certain Abraham qui devait beaucoup compter pour moi.

Ma première pensée de femme libre c'est la révolte. Contre mon père, contre l’oppression, contre le colonialisme, contre l'antisémitisme. Mes héros sont révolutionnaires. Saint Just, Lénine, Nasser.

Je ne crois pas à la politique, seulement à la révolution mais la politique a toujours fait partie de ma vie comme de celles des hommes, c'est leur mauvais génie.

Injonction en marge: Retourne à ton récit!

En découvrant la vie, en partant à la recherche du père, en fouillant sa vie, j'en m'en privais irrémédiablement, je devenais orpheline, incapable de lui substituer d'autres modèles.

La clarté a dissipé les malentendus, l'amour aussi. Il reste la pitié et la honte. J'écris à partir de ce désastre, de ces mauvais sentiments, du rejet d'un milieu que je ne dirai pas mien. Traître oui, mais dans la reconnaissance de ce que je leur dois: La chose écrite. Mais aussi une langue, ils ont armé ma langue à mon insu.

L'arbre maternel est toujours venu justifier mes choix et mes actions et finalement je suis de cette guerre intestine entre deux arbres paternels et maternels. Je suis leur guerre même si les raisons qui nous poussèrent au désastre restent opaques.

Parfois je suis un homme. Ça n'a rien de sexuel, ça se passe comme ça dans le rapport aux éléments quand je travaille dehors, quand je marche au bord de la mer et souvent quand j'écris. C'est une histoire de carrure et de masse.

Quand je suis une femme je souris ou je pleure et c'est rare pour moi de pleurer maintenant.

Quand je suis un homme je marche, j'écris. Je souffle, éreinté par le poids d'une histoire.

Mes deux bras d'hommes quand je coupe du bois, quand je creuse.

Il y a toujours dans ma relation avec les hommes une part de camaraderie et d'homosexualité. C'est aussi ma part d'homme qui les désire, les aime.

à suivre

 

Voir les commentaires

commentaires

la mer en février

6 Février 2016, 07:49am

Publié par Sybille de Bollardiere

Saint Enogat - Février en gris dans l'entre-deux des marées.Saint Enogat - Février en gris dans l'entre-deux des marées.
Saint Enogat - Février en gris dans l'entre-deux des marées.Saint Enogat - Février en gris dans l'entre-deux des marées.
Saint Enogat - Février en gris dans l'entre-deux des marées.Saint Enogat - Février en gris dans l'entre-deux des marées.

Saint Enogat - Février en gris dans l'entre-deux des marées.

Cap Fréhel, Saint Briac, jour de ventCap Fréhel, Saint Briac, jour de vent
Cap Fréhel, Saint Briac, jour de ventCap Fréhel, Saint Briac, jour de vent
Cap Fréhel, Saint Briac, jour de ventCap Fréhel, Saint Briac, jour de vent

Cap Fréhel, Saint Briac, jour de vent

Voir les commentaires

commentaires

Janvier

24 Janvier 2016, 17:25pm

Publié par Sybille de Bollardiere

JanvierJanvier
Janvier
JanvierJanvier

Brouillard, reprise de chaudière, j'habite au coeur de l'hiver une maison entre l'atelier d'écriture d'hier et l'invité d'aujourd'hui. Pour quelques mésanges, pies et autres rouges-gorges, j'ai suspendu mes mots et quelques graines en filet aux branches d'un cerisier.

Pour l'année à venir, habiter ici où chaque minute écoulée est une prière comme ces gouttes de pluie que la grille retient pour capter la lumière. Un jour de neige, tracer un chemin épaule contre épaule dans les saisons contraires.

Plus tard, dessiner d'autres routes inconnues. 

Voir les commentaires