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Sybille de Bollardière
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L'amour en zone inondable 2023

1 Mars 2023, 11:10am

Publié par Sybille de Bollardière

L'AMOUR EN ZONE INONDABLE 2023

couverture Pierre-Elie Ferran

Nouvelle couverture mais surtout nouvelle version totalement revue de ce roman paru initialement en 2018.

Dans le décor impressionnant des falaises normandes, inspiration et passion amoureuse

Après une rupture sentimentale Blanche, auteure de plusieurs romans, s'installe en Normandie et s’isole pour écrire. En panne d’inspiration, elle surfe sur le net et fait la connaissance d’un certain Samuel, amoureux de la littérature et des femmes. Mais au pays des hautes falaises, Blanche va faire une troublante rencontre en la personne de Martin Hamel, un médecin au passé compromettant. Tout en enquêtant sur son passé, elle surveille la femme qu’il aime Lilli, la belle artiste peintre. Sur la côte, un étrange messager s’intéresse de près à l’auteure et à son livre : Julien, 20 ans, simple d’esprit, jardinier, homme à tout faire. Grâce à ses informations, Blanche se remet à écrire, emportée dans un récit qu'elle ne maîtrise plus et qui la confronte à ses propres démons. En explorant minutieusement le passé de la narratrice et de la mécanique implacable du récit l'auteure nous conduit dans des retranchements rarement explorés.

200 pages, La Passagère 2023  

broché 16 € - relié 19 €

Version numérique en ligne

Certains couples pour durer, ont besoin de vérité et d’authenticité. Celui de Blanche et Ferdinand se nourrissait de mensonges. Ferdinand mentait à Blanche et Blanche se mentait à elle-même, pimentait sa vie terne par l’écriture de fictions sentimentales qu’elle publiait chaque automne avec une régularité de métronome. (...) 

 

Dans sa chambre flotte une odeur particulière qui n’est pas celle des produits ménagers habituels. Ça sent le sel et la sueur aigre des blonds. Elle fait le tour de la pièce et découvre sur sa table, la signature de l’intrus, trois galets posés sur les derniers feuillets récemment imprimés. (...)  

 

Le plancher du couloir grince, Martin songe qu’il y a peut-être quinze ans qu’il n’est pas monté au second. C’était l’étage des grands-parents et des enfants, puis Martin est parti et ses grands-parents sont morts, Natalie a continué quelque temps de peindre la mer en bleu gris puis en gris jusqu’à ne plus différencier sur sa toile l’élément liquide et le ciel. Tout a été emporté dans l’uniformité grise d’une tempête de mars. Dans la grande chambre aux deux lits jumeaux, Martin remonte le temps. Il se revoit assis à la table en bois près de la fenêtre. Il y a un trieur et quelques enveloppes, un pot à crayon en porcelaine et un petit coquillage avec lequel il joue tout en recopiant sa dictée. Ils sont là autour de lui, ils le guettent et soufflent dans son dos une présence sans reproche. Des odeurs, des images : La Farandole et ses secrets, l’urine, la biscotte et les larmes d’enfant, le mauvais café en poudre, les draps à fleurs usés et doux, le fauteuil à bascule près du piano désaccordé. Et cette voix toujours, injonction véhémente de femme fatiguée, à bout, vénéneuse (...) 

 

Dès l’instant de sa rencontre avec Lilli, Martin sut qu’il allait l’aimer affreusement. Il ressentait déjà la douleur de cet amour fatal mais aussi la volupté de son propre abandon. Il lui semblait que toute sa vie passée n’avait été que le prélude de ce moment où le regard bleu de Lilli avait croisé le sien. Martin le raisonnable, Martin le tiède, tenait enfin son supplice, sa douleur. Il allait pouvoir expier, non seulement ses fautes anciennes, mais sa nature tout entière. En un regard Lilli le posséda intimement. Comment avait-il fait pour ne pas la rencontrer plus tôt ?" 

 

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L'envie, poème

28 Février 2023, 14:06pm

Publié par Sybille de Bollardière

 

Photo ©Cypora Petitjean-Cerf  "Crépuscule"

L'envie

 

Chaque jour et puis demain 

Dans la nuit de décembre et celle de juin 

Pour que rien ne change et que tout recommence 

L'écriture des jours, le silence des mots 

Un soleil orange dans le bleu du soir 

Et son reflet dans l’âme d'une ville 

Ma ville et ce qui la dépasse, l'encercle 

En périphérie comme le temps, l'oubli 

Qui lentement desserre l'étreinte d'hier 

 
Mais peu importe les routines du chagrin 

Le ciel rincé dans l'image du soir 

Chaque jour travaille au corps et lentement décolore 

La ronde des mots éparpillés, les "demain encore" 

Cette laisse de mémoire qui nous tient enchaînes 

Et soudain dans le bleu de la nuit 

L'oubli comme un orage pour que demain, chaque jour  

Tout recommence, l'envie. 

 

28 février

 

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L'auteur, poème

16 Février 2023, 10:34am

Publié par Sybille de Bollardière

L’auteur

J’avance dans un livre comme à marée basse
A pas lents à chaque page
Cherchant entre deux eaux, entre deux mots
L’auteur ou croyant le découvrir
Guettant dans sa lexie, l’idée, ce qu’il aurait voulu dire
Et qui serait “resté dans l’encrier”
L’oubli de ce qu’il aime ou aurait aimé
Son hésitation, ses silences ou au contraire
De longues phrases étendues sur la page
Comme une laisse de mer sur le sable oubliée
 
Dans un livre l’auteur c’est celui que je préfère
Sur l’estran de la page où il s’est abîmé
Dans ce surplus de matière ou le lecteur se perd
Parfois trahi par un paysage revisité, saturé d’émotion 
Et soudain il est là, l’auteur nu, en lui-même
En lumière, comme un coquillage offert au jusant.
 
16 février 2023
A Barth et tous les autres...

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Les nuits d'Antibes, poème

13 Février 2023, 15:19pm

Publié par Sybille de Bollardière

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les nuits d’Antibes

Au coeur de l'hiver, du fil des souvenirs
tisser les nuits abrégées
L'enfance ou ce qu’il en reste
Réminiscences d’une saison dans le sud
La couleur de l’aube, le parfum des pins
Et, dans la rumeur des cigales ou la touffeur de midi
La gifle muette du désir
 
Délaissant la sieste et l’ombre rayée des persiennes
La trace de mes pas signait ma fuite vers le jardin interdit
Paradis au goût de muscat et d’orange
D’où je guettais dans la chaleur froissée des eucalyptus
L’oeil noir de mon étrange  minotaure 
 
Il aimait la mer, ses fruits et ses mystères
Mais les jours de vent, délaissant la côte
Il ratissait les fanes du soleil à l’ombre des oliviers
Sombre et majestueux dans ses silences
Mon géant mutique régnait sur la colline 
Avec des yeux plein d’abîme et de ciel, 
Un dos puissant, une blessure secrète
Avant de redescendre torse nu et sac à l’épaule
Vers la rumeur du port et la mer étincelante.
 
Cet été-là, dans la lumière de mes dix ans
Pour le fils de Pasiphaé et d’un monstre aphasique
J’ai rêvé d’être femme ou vague des tropiques
De faire danser la mer de ce sombre marin
Pour l’emporter libre, la nuit sous les étoiles
Vers les feux balayés du phare de la Garoupe
Et plus loin encore aux limites du monde.
 
13 février 2023

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